Conférence de presse du député Nourredine Aït-Hamouda à Tizi-Ouzou « Les changements en Algérie sont inéluctables »

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Nordine Ait Hamouda
Nordine Ait Hamouda

TIZI-OUZOU (Tamurt) – Concernant Karim Tabou, Nourredine Aït-Hamouda l’a qualifié tout simplement de « Caniche d’Aït-Ahmed ». Le premier secrétaire du FFS est désigné de ce qualificatif à cause de ses tendances à accepter facilement d’exécuter les sales besognes de son parti et, surtout, sa tendance à user de termes très durs à l’endroit de ses adversaires politiques. Quant au premier responsable du FFS, qualifié de « Touriste politique de Lausanne », le conférencier lui reprochera énormément de choses, notamment ses attaques aussi maladroites qu’injustifiées contre la famille politique du RCD.

L’une des « incartades » du président du FFS est son dénigrement des manifestations organisées à Alger durant deux mois par les militants du RCD aux côtés d’autres forces politiques pour « l’exigence d’une réelle démocratie en Algérie ». Au fait, Hocine Aït-Ahmed a qualifié les marcheurs politiques à Alger d’ « Amateurs de footing ». Un tel qualificatif n’a pas été naturellement du goût du RCD. C’est pourquoi aussi, à l’issue de ce rendez-vous avec la presse, Nourredine Aït-Hamouda n’a pas été tendre avec le leader du FFS. Et dans ses attaques, le conférencier a donné la preuve qu’il maîtrise à la perfection « le dossier Aït-Ahmed » sans toutefois aller jusqu’à révéler tout ce qu’il savait sur lui.

Le député du RCD énumérera seulement deux points « noirs » concernant le fondateur du plus vieux parti d’opposition.
Le premier concerne son évasion de la prison d’El Harrach en I966 pour rejoindre l’étranger. Même sur ce point, par pudeur ou par stratégie, le conférencier évitera de donner des détails. Il dira seulement comment était-ce possible de s’évader le jour du premier mai où il n’y a pas de visite en prison ? « Et qui encore lui a offert les moyens de transport une fois à la frontière ? », complètera Nourredine Aït-Hamouda.

Toujours au volet de révélations, le conférencier informera le parterre de journalistes et d’autres personnalités du RCD que la villa d’Aït-Ahmed qu’il a d’ailleurs fini par vendre a été construite par les Français durant l’époque coloniale au profit d’une reine du Madagascar. « En fin de compte, Hocine Aït-Ahmed a fini par vendre sa maison », s’écriera le conférencier avant de souligner que « c’est là une preuve que l’homme (Hocine Aït-Ahmed) considère qu’il n’a plus rien à voir avec l’Algérie ». Le fils du colonel de l’ALN Amirouche ajoutera également que le leader du FFS ne connaît pas réellement l’Algérie puisqu’ « il vit à l’étranger depuis I950 ». Nourredine Aït-Hamouda dira encore qu’ « en réalité, les motivations d’Aït-Ahmed ont toujours été l’empêchement d’émergence de compétences kabyles en Algérie comme ce fut le cas dans le passé pour Krim Belkacem, Mohand-Arav Bessaoud et tant d’autres ». Toujours en homme sûr de lui, le conférencier a averti que dorénavant « nous rendrons coup pour coup ». Le député Nourredine Aït-Hamouda n’a pas caché que sa famille politique en a assez de subir des agressions. Toutefois, le fils du colonel de l’ALN Amirouche a affirmé que sa famille politique n’est pas du tout contre le FFS mais seulement contre Hocine Aït-Ahmed et « son Caniche Karim Tabou ». Et prouver que lui, Nourredine Amirouche, n’a jamais tourné le dos aux questions d’honneur, il a rappelé le moment où il a pris la défense de Hocine Aït-Ahmed. En effet, il y a quelques années de cela, un député a proposé à l’APN à ce que Hocine Aït-Ahmed soit déchu de sa nationalité algérienne. L’histoire retient effectivement que c’est Nouredine Aït-Hamouda qui a cloué le bec à cet illuminé de député et, au même temps, mis en grande valeur la personnalité de Hocine Aït-Ahmed. Et pour clore ce passage concernant le duo Hocine Aït-Ahmed – Karim Tabou, le conférencier dira que les ennemis véritables de leur parti sont en réalité Mouloud Hamrouche et Abdelhamid Mehri. Le député du RCD a voulu démontrer par là « l’absence » de clairvoyance politique des deux hommes forts du FFS.

Ceci noté, relevons que le conférencier réservera la deuxième partie de son réquisitoire à Moh Chérif Hannachi, le boss de la JSK. A vrai dire, Nourredine Aït-Hamouda a carrément envoyé le patron de la JSK dans les abysses de l’enfer. En premier lieu, il l’accusera de se servir de la JSK comme élément de marketing politique au profit même des ennemis de la Kabylie. Dans sa déclaration préliminaire, le conférencier fera savoir que « …je dirais que malheureusement, les dérives incessantes et dangereuses de certains harkis des temps modernes m’obligent à recentrer mon intervention sur ces nouveaux dangers fomentés d’en haut et qui ciblent la mort programmée de la JSK et le dénigrement systématique des élus de la région, de l’APW et particulièrement ceux du RCD ».

Notons que le patron de la JSK se trouve désormais dans le collimateur du RCD suite aux critiques sévères qu’il aurait faites contre le président de l’APW de Tizi-Ouzou, M. Mahfoud Bellabès. « Moh Chérif Hannachi, affirme le conférencier, sait-il que le président de l’APW de Tizi-Ouzou est issu d’une grande famille révolutionnaire et dont les parents ont toujours été dignes durant la guerre de libération ? M. Bellabès, président de l’APW de Tizi-Ouzou, peut être fier de ses parents et il n’a nullement besoin d’être un sous-traitant du régime, un vendu, un harki…pour exister et être reconnu ». Les propos, très lourds de sens, du fils du colonel de l’ALN Amirouche ne s’arrêtent pas là. Il ajoute en effet : « Et si aujourd’hui des gens acceptent d’être des harkis contemporains, c’est sûrement parce qu’ils ont de qui tenir ! Ce n’est pas le cas du P/APW de Tizi-Ouzou, M. Bellabès ; mais quand on traîne un lourd déficit patriotique, héritage de la guerre d’Algérie, le prix est connu : se soumettre ou disparaître ». Les attaques frontales du conférencier contre Moh Chérif hannachi ne s’arrêtent pas là. Le patron de la JSK sera accusé également d’une multitude de défaut telles que sa lâcheté, sa faiblesse excessive pour de l’argent au point de chercher sans cesse à s’accaparer celui des autres, son habitude à s’immiscer dans les affaires politiques en dépit d’être un néophyte dans ce domaine, son absence totale d’amour pour tout ce qui symbolise la Kabylie.

A ce titre, le conférencier révélera qu’au lendemain de l’enlèvement de feu Lounès Matoub alors que la JSK devait disputer un match avec le club de Aïn M’lila, c’est Hannachi qui a refusé le report du match en invoquant de faux prétextes. Selon Nourredine Aït-Hamouda, les responsables de l’équipe de Aïn M’lila étaient d’accord pour le report de cette rencontre footballistique mais pas Hannachi avant d’ajouter qu’ « aujourd’hui, le burnous de feu Lounès Matoub est chez Hannachi ». Nourredine Aït-Hamouda citera encore énormément de cas où le boss de la JSK a fait dans « l’allégeance » à certains hauts dirigeants algériens qui n’aiment pas particulièrement la Kabylie. Concernant toujours la JSK, le conférencier soulignera que « Nous ne laisserons jamais tomber la JSK. Elle est un symbole et un patrimoine kabyle ». Les propos du conférencier tiennent beaucoup plus d’un serment que d’une petite promesse politique.

Quant au devenir de l’Algérie, le député du RCD a affirmé que les changements sont inéluctables. Toutefois, le conférencier voit seulement deux options quant à ces changements.
-La première : elle se fera pacifiquement.
-La deuxième : dans la violence.
_ S’agissant de savoir si le changement par la violence risque de se faire à la manière libyenne, Nourredine Aït-Hamouda a écarté cette hypothèse. Concernant plus exactement les services déconcentrés de la wilaya de Tizi-Ouzou, le conférencier a affirmé que certains de leurs directeurs sont déjà partis et d’autres ne tarderont pas à leur emboîter le pas.

Addenda : A la conférence de presse animée par Nourredine Aït-Hamouda, étaient présents ses camarades députés : Hakim Saheb, Leîla hadj Arab, Boussad Boudiaf, Achour Imazatène et le sénateur Mohand-Akli Semmoudi ainsi que le président de l’APW, Mahfoud Bellabès, son premier adjoint, M. Hadbi ainsi que différents présidents des APC et autres cadres du parti à l’instar du président du Bureau régional. En clair, le parti du Dr Saïd Sadi a voulu démontrer qu’il est sur le sentier de la guerre contre « ses ennemis ». Notons enfin que suite à notre insistance et en aparté, le président de l’APW, M. Mahfoud Bellabès, a déclaré à l’intention des lecteurs et lectrices de Tamurt que « si les insultes proférées à mon endroit, c’est-à-dire en ma qualité de président de l’APW venaient à être avérées, je déposerais plainte contre Moh-Chérif Hannachi et toujours en ma qualité de Président de l’APW de Tizi-Ouzou ».

Said Tissegouine

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