Les Kabyles étaient majoritaires au sein de la Fédération FLN de France

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Guerre d'Algérie
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ALGÉRIE (Tamurt) – M. brahim Ould-Hammou, membre de la Direction Nationale de la Fédération FLN de France (DNFFLNF) (A ne pas confondre avec l’Organisation Nationale des Moudjahidine) a déclaré, hier, à l’issue d’une conférence animée au lycée Krim Belkacem de Draâ ben Khedda au profit des lycéens, à l’occasion de la commémoration du cinquantième anniversaire des événements sanglants de Paris (17 Octobre 1961) que « les militants et acteurs de la Fédération de France du FLN étaient majoritairement kabyles ». Ces propos sont sortis de la bouche d’un acteur authentique de la guerre sans merci menée par le FLN sur le territoire de la France métropolitaine.

L’amphithéâtre du lycée Krim Belkacem était plein à craquer. Et jeunes filles et jeunes gens ont fait preuve d’une attention particulière à la communication du représentant de la DNFFLNF). A dire les choses plus clairement, les élèves du lycée Krim Belkacem de Draâ Ben Khedda ont manifesté une grande curiosité scientifique à ce qui s’est passé outre-mer durant ces sept années et demie de feu. Le conférencier s’est longuement attardé sur les raisons de l’organisation de la manifestation réprimée par la force publique française et sur les dividendes politiques tirés par son initiateur, à savoir le FLN. Tout enjetant l’anathème sur le préfet Maurice Papon pour la férocité qu’il a ordonnée pour mater les manifestants, M. Brahim Ould-Hammou a reconnu cependant que si le fonctionnaire parisien avait agi de la sorte, c’est parce que le pouvoir politique français d’alors lui avait donné carte blanche. Le représentant de la DNFFLNF a ajouté que « c’est Maurice Papon qui a ordonné et dirigé les massacres des Algériens lors de la triste journée du 8 mai 1945 et c’est justement à cause de sa férocité que l’homme a été choisi comme préfet de Paris pour réprimer la communauté algérienne basée à Paris ». Le conférencier n’a pas omis également de relever que c’est toujours Maurice Papon qui a étroitement collaboré avec les forces nazies durant la seconde guerre mondiale dans le cadre du massacre à grande échelle des Juifs.

Enfin, poussé par la force des débats, M. Brahim Ould-Hammou a fini par extérioriser son amertume face à ce que la plupart des Algériens appellent l’« indépendance confisquée ». Pour le conférencier, la débâcle de la Conférence de Tripoli, où Ahmed Ben Bella a été le pantin du régime égyptien, a été le commencement des fruits amers que l’on cultive aujourd’hui. Dans le même ordre d’idée, le représentant de la DFFLNF a manifesté sa contrariété face aux tentatives de celles et ceux de présenter Messali Hadj comme un libérateur du pays.

Par ailleurs, le conférencier a signalé que la confiscation de la révolution algérienne a été également traduite par la tentative du pouvoir d’occulter la vérité sur le rôle joué par la Fédération FLN de France. « On a même classé la fédération FLN de France comme parti d’opposition », a clamé le Moudjahid. Quand vint le moment des questions – réponses appelées communément débat, les élèves du lycée ont fait vraiment merveille. Un intervenant a voulu savoir combien exactement la France a tué d’Algériens au cours de la guerre d’indépendance ? « Est-ce que le chiffre de I 500. 000 de martyrs est exact ? », a voulu savoir le lycéen. Là, le conférencier a fait recours à la périphrase. « Si la France a tué un millier de personnes, c’est déjà beaucoup », a-t-il répondu.

L’auteur de la question a bel et bien compris la réponse, c’est-à-dire que le chiffre de I.500.000 est très exagéré. Pour l’intervention de Tamurt sur ce chapitre , elle est comme suit : « Aujourd’hui, les jeunesses algérienne et française ont le droit de savoir combien de morts la guerre algéro-française a fait du côté algérien. L’historien français, Benjamin Stora a avancé le chiffre de 300.000, les officiers de l’ALN encore vivants affirment que le nombre d’Algériens tués doit se situer entre 500.000 et 600.000 et le chiffre officiel est de I 500.000. Idem concernant le nombre d’Algériens tués le 8 mai I945. La partie française avance le chiffre de I3.000 alors que la partie algérienne avance le chiffre de 45.000. Qui Algériens et Français doivent croire ? ». Là encore, le conférencier a piétiné. Il n’ a pu avancer un quelconque chiffre. M Brahim Ould-Hammou a tout simplement suggéré à ce que les historiens s’impliquent davantage dans ce dossier car « d’eux seulement dépend la bonne réponse ». Enfin, il faut noter que ce rendez-vous mémorable sur l’une des pages sanglantes de l’histoire d’Algérie a été provoqué et initié par la Fédération Nationale des Fils de Chouhada (FNFC) que préside M. Mahfoud Taïleb. Celui-ci a reconnu également le grand rôle joué par la Kabylie durant la guerre d’Algérie pour indépendance. Et au passage, il a cité comme exemple feu Krim Belkacem, sans oublier naturellement de rendre un grand hommage à sa mémoire.

Par Said Tissegouine pour Tamurt

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