Soutien au président du Bureau Régional du RCD aux prises judiciaires face à un élu APW de Tizi-Ouzou : Sit-in des élus RCD devant le tribunal de Tizi-Ouzou

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TIZI-OUZOU (Tamurt) – A vrai dire, M. Mohand-Akli Aoudj ne fait plus partie du RCD depuis deux mois environ ; ou du moins officiellement. Et la raison pour laquelle il s’est retrouvé justement aujourd’hui en procès au niveau de la chambre administrative du tribunal de Tizi-Ouzou face à son adversaire après qu’il eut déposé plainte contre lui.

De quoi s’agit-il exactement concernant ce procès proprement dit ? La genèse de cette affaire remonte à deux années de cela environ, soit au moment où le plaignant, c’est-à-dire M. Aoudj se trouvait en sa qualité d’élu RCD à la tête de la commission de l’aménagement du territoire, du développement local et du tourisme de l’APW de Tizi-Ouzou. Avant d’aller plus loin, nous devons noter que M. Aoudj est architecte de formation et propriétaire d’un bureau d’études au niveau du territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Un jour, l’APW de Tizi-Ouzou a initié une rencontre spéciale au niveau de son hémicycle avec les directeurs et responsables de bureaux d’études pour discuter et débattre des plans directeurs d’aménagements et urbanistiques (PDAU) aux fin de les rendre adaptables et efficients à l’exigence urbanistique de la wilaya de Tizi-Ouzou, et ce, tant au niveau des villes qu’au niveau de la campagne. Voilà M. Aoudj qui prend la parole pour discuter de ce schéma en tant que professionnel du secteur. L’homme défend sa thèse quand une voix coléreuse se fait entendre dans la salle : « L’aâb H’mimed, rachame H’mimed oua el kahoua H’mimed (le joueur c’est H’H’mimed, le distributeur de points c’est H’hmimed et le propriétaire du caf c’est H’mimed). Cette protestation, a été entendue par toute l’assistance. Les élus de l’APW, notamment ceux du RCD ont ressenti cela comme une morsure d’une guêpe. La remarque de l’homme ne fut pas tombée dans les oreilles sourdes.

Assoiffés par la recherche de la vérité sur les raisons d’une telle maxime en cet endroit et à cette occasion précise, les élus RCD ont aussitôt déclenché une enquête. Leurs efforts ne furent pas vains. Au fil des jours, ils ont fini par découvrir que presque la quasi totalité des marchés d’études exécutés au niveau des communes et autres institutions donneuses de marchés ont été confiés au bureau d’études de M. Aoudj. La direction nationale du RCD, alertée depuis le début de cette affaire, tire la conclusion sur cet état de fait : M. Aoudj, son élu use de son statut de président de la CATDLT pour s’accaparer des marchés, et ce, au détriment de la réputation du parti dont la devise est « l’élu doit servir le citoyen et non se servir ».

Aussi, la réaction du RCD ne tarde pas. M. Aoudj est déchargé de sa mission de président de la CATDLT. Et dès lors, M. Aoudj commence à se rebeller contre l’autorité de son parti et même à accorder plus d’importance à ses créneaux lucratifs qu’aux principes de son parti. Les responsables du RCD ont commencé par lui signifier des rappels à l’ordre. Le dernier remonte à deux mois de cela lequel s’est traduit par une décision de passage en conseil de discipline.

Cependant, au lieu de répondre à la convocation du parti et, au même temps, saisir cette opportunité pour tenter de se laver des accusations portées contre lui, M. Aoudj a décidé de rendre son tablier politique. Sa démission ne s’est pas faite sans bruit puisque selon plusieurs voix des manifestants, il est allé jusqu’à remettre en cause les mécanismes fonctionnels du RCD.

Selon nos interlocuteurs, M. Aoudj a essayé de porter atteinte au parti en le diffamant gravement. De cette diffamation, M. Hamid Aknine, en sa qualité de président du Bureau Régional RCD, a été dans l’obligation d’apporter un démenti nécessaire et informer à son tour l’opinion de la réalité des faits. Ce correctif de M. Aknine n’a pas été du goût de M. Aoudj d’où sa décision de porter plainte contre lui.

La confrontation entre les deux hommes était programmée pour la semaine dernière mais pour des raisons purement techniques, le procès a été reporté à la matinée d’aujourd’hui. Les deux belligérants, à travers leurs avocats respectifs, ont fait valoir leurs arguments devant le juge. Le verdict sera rendu le 27 de ce mois.

Nous devons noter enfin que beaucoup de personnalités nationales du RCD ont participé à la manifestation d’aujourd’hui pour soutenir, rappelons-le, le président du Bureau Régional RCD de Tizi-Ouzou. C’est le cas effectivement des députés Boussad Diaf, Leïla Hadj-Arab, Saheb et le sénateur Mohand Ikherbane.

A la sortie du tribunal, M. Hamid Aknine a été accueilli comme un héros. Celui-ci, dans son costume impeccable, n’a pas caché son optimisme quant à sa victoire. Pendant qu’il embrasait fiévreusement ses camarades le sourire n’a pas quitté sa bouche. Quant à son adversaire, il a pu échapper à notre vue d’où notre impossibilité de le contacter pour réceptionner sa vision des choses. Il est facile de comprendre l’impossibilité pour M. Mohand-Akli Aoudj de rester devant le parvis du tribunal à la fin du procès puisque toutes les personnes présentes étaient à considérer comme ses adversaires.

Addenda : Les marchés des PDAU confiés aux études s’élèvent à plusieurs milliards de centimes. Les marchés d’études du Pôle d’excellence de Oued-Falli, la Ville Nouvelle de Oued-Falli, l’université de Tamda (Ouaguenoun) pour ne citer que ceux-là ont été confis au bureau d’études de M. Mojand-Akli Aoudj. Nos lecteurs doivent savoir que les études de réalisation se font entre le maître de l’ouvrage et le bureau d’études en question. En général, l’étude d’un marché est confié au bureau le mieux disant, c’est-à-dire celui qui a fait la meilleure offre au maître de l’ouvrage. Celui-ci choisit le meilleur à travers les offres qu’il reçoit après l’appel d’offres qu’il fait à travers la presse. Ceci en théorie. Dans la réalité hélas, les choses se passent autrement. Le maître d’ouvrage, souvent, se laisse corrompre. Quand naturellement nous disons maître de l’ouvrage, nous faisons allusion à son représentant.

Le maître d’ouvrage est souvent une personnalité morale alors que son représentant est une personnalité physique. C’est celle-ci qui se laisse corrompre. En général, les marchés au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou et probablement ailleurs aussi se font dans des endroits huppés et durant des soirées bien arrosées. Une entreprise non corruptrice se trouve souvent en difficulté de marchés.

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