Conférence du MAK à la cité universitaire de Boukhalafa: – Halte à l’acculturation et à l’assimilation en Kabylie

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Dans le cadre des festivités du 20 avril, Me Hocine Azem, membre de la direction du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK), Hsen Graichi, Massinissa Saidani, membres du conseil universitaire de Tizi Ouzou ont été hier soir les invités du comité des étudiants de la cité universitaire de Boukhalfa.
De 21h à 2H30 du matin, les cadres du MAK ont animé une conférence-débat portant sur les contours du projet du mouvement kabyle.

M.Hsen Graichi, le premier à intervenir, a axé sa communication sur la rétrospective historique justifiant les fondements sociologiques et politiques du projet du MAK.
Sur le plan linguistique le conférencier qui considèrent les langues comme les humains: » elles enfantent des civilisations qui risquent de disparaître sans la consolidation d’un Etat. »
Sur le plan économique, il a rappelé l’hiver de 1868 où des milliers de personnes venus des autres régions d’Algérie et du Maroc sous la menace de la famine et qui ont trouvé asile en Kabylie. Cela démontre tout simplement que même économiquement la kabylie a toujours été solidaire des personnes en danger étant donné que son économie repose sur ses valeurs séculaires telles que la solidarité qui a fait l’objet de plusieurs écrits de la part d’imminents savants. »
En abordant la misère socio-économique, Hsen Graichi, déclare: « un investisseur a déclaré à la presse qu’il préfère le terrorisme qui sévit ailleurs que la fiscalité de Tizi Ouzou. Cela démontre à quel point l’économie kabyle est fiscalement étouffée au point de faire fuir les investisseurs sans oublier d’autres facteurs comme l’insécurité. » Pour le conférencier, « la Kabylie ne peut assurer son décollage économique et son existence sans prendre son destin en main ».
Hsen Graichi a démontré qu’aucune perspective nationale algérienne n’est envisageable dans un pays qui se caractérise par l’affrontement de deux projets de société antagonistes:  » depuis le mouvement national , l’élite kabyle à travers Imache Amer , préconisait pour l’Algérie indépendante, une démocratie incarnée par les fondements socio-politiques de la Kabylie, un projet progressiste auquel s’opposait farouchement l’élite arabophone menée par Messali Hadj en défendant un projet totalitaire, moyen oriental, d’obédience arabo- islamique ». Il conclut son allocution en appelant le peuple kabyle à arracher son pays kabyle des griffes du pouvoir pour ne pas disparaître.

Massinissa Saidani, quant à lui, a parlé de l’expérience de la Catalogne qui puisé dans son histoire, en remontant jusqu’à l’année 1774 pour apporter un élément sociologique en faveur de son autonomie en prouvant que dans une nation, il peut y avoir plusieurs nations ».
Ensuite, il s’est attaqué au laisser-aller qui commence à dominer la société kabyle :  » le fatalisme et le défaitisme ne sont pas des moteurs de l’histoire qui appartient à ceux qui luttent ». Pour le conférencier, le MAK incarne la vraie alternative a fondé son projet sur des valeurs partagées par l’ensemble des kabyles et s’inscrivent dans une dimension universelle en citant comme exemple la laïcité qui constitue l’âme de la démocratie et le garant d’un monde libre.

Le dernier à intervenir est Hocine Azem qui a développé le volet international du combat du MAK en mettant l’accent sur les droits des peuples autochtones sur les plans politiques, culturels, économiques, environnementaux … qui constituent des droits transversaux donc un tout indissociable:  » un peuple ne peut pas exister et prospérer avec seulement un droit parmi ses droits ».
Hocine Azem a rappelé qu’en Algérie, le peuple kabyle et les Amazighs en général, sont discriminés dans les médias, les écoles, les cours de justice, la toponymie, l’anthroponymie, la patronymie … » jusqu’à présent c’est l’état civil colonial qui est en vigueur en parfaite contradiction avec les réalités socio-culturelles de la Kabylie. 50 ans après l’indépendance confisquée, les prénoms amazigh sont interdit à la mairie de Tizi Ouzou ».
Le conférencier poursuit  » L’Algérie qui a ratifié tous les traités internationaux relatif aux droits de l’Homme et des peuples, ne transpose aucune disposition dans le droit national. La loi portant sur la généralisation de la langue arabe, le code communal, le code wilayal, le règlement intérieur de l’APN … qui obligent les élus à s’exprimer à délibérer en arabe sont en totale contradiction avec les traités ratifiés ».
Hocine Azem a insisté sur le fait que : « le droit international est une arme pacifique redoutable contre les régimes totalitaires. Il a été à l’origine de la déchéance de plusieurs dictateurs comme Milosevitch , Omar El Bechir, Sadam … Alors, le peuple kabyle doit user du droit international pour se libérer du joug du régime raciste d’Alger. »
Le conférencier a souligné que  » toutes les institutions de l’Etat algérien font dans l’acculturation et l’assimilation du peuple kabyle tout au long de l’année et à l’occasion de la célébration on invite des hommes de culture kabyles pour animer des conférences notamment le 19 et le 20 avril rien que pour empêcher les citoyens de rejoindre massivement les marches du MAK. »
Il ajoute: « La maison de la « culture » de Tizi Ouzou a rendu hommage à Dahmane El Harachi mais Jamais à Slimane Azem. » L’avènement de l’Etat kabyle est vital pour notre existence en tant que peuple et nation » a-t-il martelé.

Hocine Azem a terminé sa communication en appelant les kabyles à participer massivement aux marches du 20 avril pour exiger le droit du peuple kabyle à son autodétermination.

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