Il risque la prison pour une caricature qu’il n’a pas publiée – Reporters Sans Frontières défend le caricaturiste Algérien Djamel Ghanem

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L’affaire des poursuites judiciaires engagées contre un caricaturiste algérien a traversé les frontières et a suscité une vague d’indignation dans plusieurs pays étrangers. L’ONG Reporters Sans Frontières a rendu publique une déclaration pour dénoncer cette grave atteinte à la liberté d’expression.

« Reporters sans frontières dénonce l’acharnement du parquet contre le caricaturiste Djamel Ghanem et demande l’abandon des charges d’ »outrage au président de la République” qui pèsent à son encontre. Djamel Ghanem, caricaturiste au quotidien La Voix de l’Oranie, a été assigné en justice par le directeur de son journal devant le bureau du juge d’instruction de la 7ème chambre auprès du tribunal d’Oran. D’après son avocat, contacté par Reporters sans frontières, il risque une condamnation à 18 mois de prison ferme. Ces poursuites font suite à un différend salarial entre le caricaturiste et son employeur. En cause dans cette affaire, une caricature représentant deux citoyens dans une pharmacie discutant de couches pour bébé et d’un quatrième mandat pour l’élection présidentielle. Deux versions subsistent dans cette affaire. La direction de la Voix de l’Oranie, jointe par téléphone par Reporters sans frontières, assure n’avoir porté plainte contre Djamel Ghanem que pour “abus de confiance” et “accès frauduleux dans un système de traitement automatisé des données”, et déclare que c’est le procureur de la République, qui après avoir pris connaissance de cette affaire, a porté plainte à son tour contre Djamel Ghanem pour “outrage au président de la République” pour une caricature qui a été publiée en ligne avant d’être retirée. Version contestée par le caricaturiste et son avocat, qui insistent, plainte à l’appui, sur le fait que c’est la direction du journal qui a porté plainte pour “outrage au président de la République” et que cette caricature, non signée, n’a pas été publiée, qu’elle se trouvait dans les archives personnelles de l’ordinateur de Djamel Ghanem. Par ailleurs, l’avocat du caricaturiste, Me Dilem Youcef souligne la démarche volontairement répressive de la direction de La Voix de l’Oranie en choisissant de porter l’affaire devant le juge d’instruction », explique RSF.

Inculpé depuis le 20 novembre 2013, Djamel Ghanem affirme que les déclarations qui figurent dans les procès-verbaux d’audition devant le juge d’instruction du tribunal d’Oran lui ont été arrachées sous la pression. Lors de l’audience devant le tribunal correctionnel de première instance d’Oran le 12 février dernier, le parquet a requis une peine de 18 mois de prison ferme ainsi que 30 000 DA d’amende à l’encontre du caricaturiste, alors même que la partie civile avait demandé le dinar symbolique de dommages et intérêts.

Le verdict est attendu pour le 4 mars prochain. L’Algérie figure à la 121ème place sur 180 pays dans le classement 2014 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.

Les journalistes Algériens subissent des terribles pressions à quelques semaines de l’élection présidentielle.

Saïd F.

3 Commentaires

  1. Merci, sympa RSF de réagir pour défendre la liberté d’expression. Mais quand est ce que ces ONG réagiront-elles aussi pour défendre la liberté d’exister. Qu’RSF réveille ses collègues ONG pour que ceux-ci défendent la liberté des peuples autochtones à exister dans la paix et le droit tout simplement. Réagir pour le Mzab, la Kabylie, les imazighen du Maroc de Libye, de Tunisie, pour les Kurdes, et tous ces peuples non médiatisés. Le concept même de diversité devant être universel a été apparemment confisqué par certains et appliqué et propagandé exclusivement en Europe en général et en France en particulier

  2. azoul. il ya une justice en algerie, je croit que non. la justice fln oui. bouteflirat en doit te juger toi est tes saloparts. le reporter sans frontieres defond djamel bien sur,le regime panique mes presion a sa justice. est voila les droits du peuples. vivemant letat kabyles.

  3. Pour ceux qui croit que Boutef n’est pas Dictateur.

    Qu’ils aillent voir la prison de Boufarick annexe de la caserne
    de Blida.là croupissent les opposant à sa politique de rapine.

    Tel que des journalistes et autres démocrates.

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