Mon message à l’élite intellectuelle, aux politiques, aux militants des droits de la personne humaine et à Ban Ki Moon

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Rachid Ait Ali Oukaci
Rachid Ait Ali Oukaci

OTTAWA (Tamurt) – La menace Daachiste aux frontières algériennes ne semble pas être la préoccupation majeure des services de sécurité algériens. Cependant le MAK semble être la priorité des priorités du nouvel état civil post-Toufik.

Les arrestations récentes et musclées des militants du MAK, dont Mazigh à Bouzeguene qui est venu de France pour le congrès et Boussad Becha, responsable à l’organique de ce mouvement pacifique, ainsi que les moyens répressifs importants déployés en Kabylie suite au succès du IIIème congrès du MAK n’augurent rien de bon quant aux nouvelles orientations données à la direction générale de la police algérienne, la DGSN par le nouveau état civil des frères Bouteflika avec leur DRS (devenu DSS), désormais dirigé par le Général-Major Chawi Bachir Tartag, après l’avoir arraché au Général-Major Kabyle Toufik Mediène.

L’objectif de mon écrit est d’interpeller les partis politiques, qui se disent démocrates, l’élite intellectuelle et les militants des droits de la personne humaine pour dénoncer ces récurrentes atteintes  aux libertés individuelles et collectives. On n’est pas obligé d’adhérer aux thèses et les idées développées par le mouvement MAK ou être partisan de ce mouvement pour condamner ces atteintes.

Personnellement, et comme expliqué à plusieurs reprises, je ne suis pas du MAK, ni d’ailleurs d’aucun mouvement ou parti politique. Une décision que j’ai prise de tout temps que de rester un militant culturaliste œuvrant pour la promotion de notre amazighité dans toutes ses variantes et ses dimensions. A commencer par la Kabylité de laquelle j’ai tété de très bonnes valeurs et qui a fait de moi un humaniste comblé.

Toutefois ceci ne m’empêche pas de soutenir toute action politique qui complémente, mon idéal qu’est la sauvegarde de notre héritage identitaire multimillénaire, menacé d’extinction. En effet pour l’atteindre j’ai toujours pensé que le culturel à lui seul ne suffit nullement. D’où ma conviction profonde de la nécessaire complémentarité entre le culturel et le politique pour optimiser nos énergies.

Ceci pour dire qu’en étant culturaliste, écrivain, acteur,  universitaire, … bref intellectuel ne justifie nullement de rester silencieux par rapport aux graves dérapages répressifs subis présentement par nos frères du MAK. Sans parler de ceux subis par nos frères du MAM dans la vallée du Mzab. La rue amazighe ne comprend pas comment ces mouvements pacifiques MAK/MAM sont constamment dérangés par l’état civil des frères Bouteflika alors qu’un mouvement terroriste que dirige Madani Mezrag organise en toute quiétude son université d’été.

J’appelle ainsi notre élite à ne pas rester spectateur devant ce qui se passe actuellement, et qui n’augure rien de bon, puisque le pire est à venir. Tel est mon pressentiment. Notre silence nous coutera très cher si on ne fait rien. Que sera par exemple notre réaction si le pacifique Monsieur Bouaziz Ait Chebib, président du MAK, subira le même sort que, le non moins pacifique Dr. Kamel Eddine Fekhar, qui continue, avec ses codétenus mozabites, à croupir dans les geôles du nouvel état civil des frères Bouteflika.

Tout comme je rends un vibrant hommage à certains intellectuels et autres activistes politiques connus qui ont manifesté leur soutien ou condamné les exactions contre le MAK comme l’écrivain Boualem Sansal, Areski Aider, Malika Baraka, Ahmed Ait Bachir, pour ne citer que quelques-uns, je ne comprends pas le silence de certaines structures politiques comme le RCD et le FFS ou pire encore certaines organisations ou militants des droites de la personne humaine comme LADDH, Mokrane Ait Larbi et Mustapha Bouchachi.

C’est à ces derniers que le présent message est adressé pour leur demander de condamner l’ensemble des atteintes aux libertés individuelles et collectives en Kabylie concernant le MAK. Le secrétaire général des Nations unies, Monsieur Ban Ki-moon est également interpellé sur ce sujet puisqu’il sera à Alger, le 6 mars prochain, dans le cadre d’une tournée consacrée au conflit du Sahara Occidental. J’espère qu’il mettra sur la table des discussions la situation qui règne dans la vallée du Mzab avec le MAM, tout en exigeant la libération de Dr. Kamel Eddine Fekhar, ses codétenus et tous les détenus politiques et culturalistes en Algérie.

Dr. Racid At Ali uQasi, Professeur, Ottawa, Canada
29 février 2016

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