Le long périple du président du congrès du MAK qu’on voulait empêcher d’y assister

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KABYLIE (Tamurt) – Plus de 250 arrestations de militants, dans le but de les empêcher d’y participer, ont été opérées par les services de sécurité le jour de la tenue du 3e congrès du mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie qui a eu lieu à Ait Zellal. Parmi ces personnes, figure le secrétaire général du MAK et néanmoins président du bureau du congrès, Farid Djennadi en l’occurrence.
Un long périple, semé d’embûches, l’a mené de son domicile au lieu de la rencontre organique et, contre vents et marées, ce militant de la première heure réussira à déjouer les manœuvres des services de sécurité pour parvenir au lieu dit, certes avec une demi-heure de retard, mais sain et sauf et fier d’avoir rempli sa mission du jour.
Alors qu’aucun barrage de police ni de gendarmerie n’a été dressé à la sortie de la commune de Smaoun depuis les émeutes de 2001, voilà qu’en ce matin de la tenue du congrès, Farid se retrouve, de bon matin, à quelques encablures de son domicile, face à un barrage dressé par les gendarmes et les militaires. Rusé et sachant que celui-ci a été fait pour l’appréhender, il l’évitera en passant par Amizour. Il évitera, par la même occasion, le barrage du carrefour du village agricole, en bifurquant par Ifenayen.
Jusque là, tout se passe bien, mais à son arrivée à Sidi Aïch, il remarque que les policiers lui avaient tendu un guet-apens en se positionnant dans une voiture banalisée de marque Dacia Logan de couleur bleue. La présence d’une population importante dans cette agglomération a forcé les policiers à ne pas intervenir, mais ne les a pas empêchés de les suivre, lui et ses amis, jusqu’à Ighzer Amokrane où la police locale a dressé un barrage pour les arrêter et les emmener au commissariat.
Dans les locaux de la police, il a été dressé un procès-verbal que Farid refusera de signer. Il apprendra que les éléments de ce commissariat avaient appelé la direction générale de la police à Alger pour les informer de son arrestation. De ce commissariat, il réussira à se sauver après avoir récupéré ses papiers. Il continuera son chemin à pied jusqu’à l’entrée d’Ifri avant d’être rejoint par ses compères qui avaient loué, à leur sortie du commissariat, un taxi clandestin.
Arrivés à Bouzguen, ils sont à nouveau interpellés et arrêtés au niveau du barrage de Bouzguen. Emmenés au commissariat, ils seront interrogés comme s’ils étaient des terroristes. Énervé par le comportement du chef de sûreté, Farid Djennadi s’emportera et arrivera aux poings avec ce commissaire. De là, ils seront escortés par la police jusqu’à Ighzer Amokrane pour les laisser libres en chemin.
C’était sans compter sur la détermination des militants du MAK qui voulaient à tout prix rejoindre le lieu de tenue du congrès. Ils rebroussent chemin et prennent le bus jusqu’a l’embranchement qui mène vers Aith Zikki d’où ils seront pris en stop par un automobiliste, militant du MAK, qui les mènera jusqu’à Illoula. De cette commune jusqu’à Aith Zellal, Djennadi et ses compères loueront un petit fourgon et passeront deux barrages sans qu’ils ne soient remarqués, car ayant pris le soin de se tasser entre les sièges arrières.
Ils arriveront, certes avec une demi-heure de retard au congrès, mais ils y participeront comme le millier de congressistes présents, lequel s’est déroulé dans de très bonnes conditions, comme le soulignera notre interlocuteur, Farid en l’occurrence.
Lors de notre rencontre avec lui, il y avait Hocine et Samir, membres de la confédération de l’Est laquelle regroupe toutes les communes de l’Est de Bougie. Eux aussi ont été arrêtés au niveau de l’intersection menant à Michelet, Aith Zellal et Azzazga. Ils ont été interrogés pendant près de deux heures avant qu’ils ne soient libérés.
Amaynut

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