L’arabe en recul à Bougie, selon BRTV

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KABYLIE (Tamurt) – La vedette de la chaîne BRTV, Kamel  Tarwiht, a réalisé un mini-reportage très intéressant concernant les habitants de la ville de Bougie qui continuent à s’exprimer en langue arabe.

Les personnes interrogées reconnaissent que le parler en langue arabe est en net recul dans cette ville de Kabylie. « Durant les années 1980, on entendait les habitants des anciens quartiers de la ville parler qu’en langue arabe. Ce n’est pas le « vrai arabe » mais un parler propre aux natifs de la ville dite « El Bjawiya ». Mais à partir de 1995, l’utilisation de la langue kabyle a gagné du terrain. Après 2000, l’arabe, et à ce jour, est en net recul à Bougie », explique un ancien habitant de la ville de Bougie.

Son avis est partagé par une bonne partie des citoyens de la ville qui ont tous affirmé leur fierté de communiquer en langue kabyle, c’est à dire leur langue maternelle.  « Ce sont les natifs de la ville qui utilisent encore ce dialecte très proche de l’arabe. Pour eux, c’est une manière d’affirmer qu’ils sont citadins », explique un autre habitant de Bougie.

Kamel Tarwiht avait insisté si ce phénomène de parler en langue arabe en Kabylie est dû à un complexe, mais les habitants de Bougie démentent.  Pour les raisons de recul de l’arabe dans cette ville de Kabylie, l’esprit de nationalisme et les soulèvements successifs populaires ont imposé la langue kabyle contre vent et marée.

Lounès B 

19 Commentaires

  1. En effet il ya toujours eu jusque 1980 la fameuse divison entre la haute ville et le basse ville, entre la JSMB (haute ville ) et le MOB (basse ville), entre les Vjaouis (haute ville) et les Kabyles (basses ville) . Certains de ces Vjaouis etaient en fait de tout origine : Kabyle, Turque, et autres. Mais en 2016, Tous les Bougiotes sont des Vjaouis et 90%-95% d’entre eux parlent en Kabyle. Les autres 10% se sentent sur une autre planete en voie de disparition.

  2. Regarder cette meme vue de Vgayet avant l’independance ( avant 1962 ) et la meme vue apres l’independance (de 1963 a 2016), Il ya une seule chose qui a change ! le reste n’as pas bouge d’un yiota. Je vous laisse deviner. Si personne ne trouve , je vous donnerais la reponse.

    • Ce qui a changé à mon avis puisque je suis de Vgayet,c’est l’église au dessus de la place Gueydon,qui est transformée en mosquée.

  3. Contrairement à ce que l’on pense, les quelques familles arabophones de ces anciens quartiers ne se sont pas des Kabyles arabisés, mais sont arrivées là il y a des siècles avec la chute de l’Andalousie musulmanes, la preuve ils partagent le même arabes avec d’autres familles de Jijel qui sont d’une même tribu mais suivi des chemins différents, Cependant leur arabe est à moitié kabylsié et tant disparaître.

  4. Vgayet c’est l’ame et le coeur battant de la kabylie , la JSK durant ses années de gloire , en grande partie c’était grace aux joueurs de cette charmante ville et ses environs qui portaient le nif kabyle dans les veines .

  5. C’est encourageant! Vgayet est une ville historique qu’il ne faut pas perdre. Il y a beaucouo de travail de sensibilisation a faire, surtout a Tizi wezzu et les villes cotieres.

  6. A mon avis, traiter d’un tel sujet mérite un minimum de sérieux et doit être confier à un auteur averti en matière des questions linguistiques. Dire que « Durant les années 1980, on entendait les habitants des anciens quartiers de la ville parler qu’en langue arabe » est une information fausse et trompeuse. S’il existait (et existe encore) quelques familles qui utilisaient (et utilisent encore) l’arabe la réalité sociolinguistique de Bgayet est dominée depuis toujours par la langue kabyle. La composante humaine de cette ville provient essentiellement de la tribu toute proche des Imezzayen (les villages de Laazib Oumaamar, Iamrache, Boukhiama, Ighil elbordj, etc. aujourd’hui absorbés par l’agglomération bougiote sont là pour en témoigner). Mais l’apport de la montagne kabyle au peuplement de cette ville est aussi important. A l’arrivée des Français au milieu du XIXe siècle, Bgayet ne comptait guère que 1000 habitants. Depuis, avec le développement et l’extension de la ville on assiste à une ruée des populations de la vallée de la Soummam, du Sahel et du Djurdjura.
    Aujourd’hui, Bgayet compte quelque 400. 000 h. De ce fait, elle peut être considérée comme la plus grande ville berbérophone de toute ville du nord. A la différence de Bgayet, les grandes villes marocaines de Fes, de Marrakech ou d’Agadir toutes proches des aires berbérophones et qui comptent beaucoup de Berbères en leurs seins sont néanmoins largement arabisées. L’originalité de Bgayet d’aujourd’hui est que malgré son développement socio-économique indéniable (importante zone industrielle, grand port, un aéroport, une université, destination touristique de nombreuses wilaya arabophones) elle n’a pas perdu son âme et sa langue.
    Pour ceux qui doutent encore de la kabylophonie de Bgayet, il n’a qu’a faire un tour dans les anciens quartiers et tendre l’oreille pour se rendre compte que cette ville est un don des Dieux pour les Berbères du monde entier.
    Un natif de Bgayet des années 50

  7. je confirme moi meme que tamazighet a dominé la ville de bejaia dans les bus les marches l’administration a part un petit quartier y a un mélange de kabyle et de l’arabe

  8. La question n’est pas de faire des constats ou des procès par rapport à l’utilisation de la langue kabyle sur son territoire, simplement cette langue chère qui nous vient du fin fond des âges et qui est restée vivante grâce aux hommes et aux femmes qui ont su la transmettre à leurs enfants. Nous aussi nous avons l’obligation de la préserver et la transmettre à nos enfants.
    Les Français parlent le Français, les Allemands l’Allemand, les Anglais l’Anglais, les Kabyles le Kabyle etc… on ne va pas bouleverser le cours naturel des choses non !

  9. L’animateur KAMAL TARWIHT a manipulé et orienté le débat comme il l’entends, personnages ciblés, voire sans contenance culturelle et historique, alors qu’il a connu et étudié à l’université de Béjaia, amateur de théatre il a monté sa première pièce théâtrale intitulée  » l’AMOUR A L’UNIVERSITE  » et à eu ses premiers succès à Béjaia, sans rentrer dans le détail,
    L’arabe bougiote, béjaoui ou encore bougiote (en arabe البجاوية[réf. nécessaire]) fait partie de l’arabe algérien, lui-même rattaché à la grande famille de l’arabe maghrébin. Il est très pratiqué en milieu familial, voire social, parmi les anciennes familles bougiotes habitant notamment les vieux quartiers de la Haute-Ville (Houma Oubazin, cherchour, Bab Ellouz, Houma Qaraman, Bab Gouraya… etc.) Parler très élaboré et très fin[non neutre], le bougiote est né à l’époque hammadite, dont Béjaïa (Bougie,bijaia , bejaia Vgayeth pour les montagnards amzighophones, alors appelée Naceria) était la capitale. La ville devenant le centre de rayonnement culturel dominant du Maghreb, notamment sous les Almohades et les Hafsides où elle fut appelée par Ibn Khaldoun « La perle du Maghreb », le bougiote poursuivra son évolution et son raffinement notamment avec l’arrivée des Andalous, chassés par la reconquista, dont la langue, l’arabe andalou, a marqué l’essentiel des parlers dits « citadins » d’Afrique du Nord. C’est à cette époque qu’il atteindra son apogée. Avec la présence ottomane en Algérie entre le XVIe siècle et le XIXe siècle, ce sera au turc d’y laisser son empreinte1. En interaction constante avec l’arrière-pays kabyle, le bougiote a gardé une forte influence berbère, avec notamment un fond grammatical et syntaxique très proche, mais également un riche vocabulaire commun. Il est également très proche du djidjélien, parler non-hilalien voisin dans l’est de l’Algérie avec lequel il partage les mêmes influences. Aujourd’hui, le bougiote est menacé par le kabyle. En effet, avec l’arrivée massive et continue de villageois berbérophones de la région de Bejaïa et Sétif, le kabyle est devenue « première langue » de la ville. Le Centre de Recherche Berbère de Paris, considère même le bougiote comme une langue menacée de disparition notamment à cause de la dévalorisation de la langue arabe en Kabylie depuis les événements du printemps berbère en 1980

    • Ne vous plaignez pas que la langue Kabyle reprenne sa place sur une terre kabyle… Les nostalgiques de la langue arabe ont en effet des soucis à se faire…

      • Baql j’ajoute pour ce Mus Rais . Bientôt les usurpateurs qui finissent par se croire chez eux comme les coucous qui volent les nids des autres, devront parler la langue amazigh dans tout le pays ou rejoindront la Palestine ou l’Arabie les pays de leurs rêves et Inch’allah deviendra ,ma ivra Rabbi pour tous .

  10. B’gayeth est belle, elle est l’âme de la Kabylie disait feu Cherif Kheddam. En effet, cette ville demeure foncièrement Kabyle en dépit de tous les événements historiques qu’elle a connu depuis des milliers d’années, depuis l’ère Romaine à ce jour. Une longue et tumultueuse histoire qui a marqué de son empreinte des mouvements de populations issues de peuples des quatre coins de la méditerranée et d’Europe occidentale qui, à un moment ou un autre, ont posé leurs valises dans cette coquette ville. Comment se fait-il qu’à travers les siècles plusieurs peuplades berbères en Algérie ( particulièrement celles des régions côtières) ont fini par céder aux sirènes de l’arabisation, alors que B’gayeth à farouchement résisté. Que ce soit à l’échelle d’Afrique du nord, de l’Algérie ou de la Kabylie, si une médaille de résistance à l’invasion culturelle Arabe devait être décernée à une région, c’est bien B’gayeth qui devrait en être destinatrice. BRTV ferait mieux de s’intéresser à certaines autres grandes agglomérations de Kabylie dont les habitants non seulement s’expriment volontiers en Arabe dialectale mais en plus se vantent de le faire. Ces mêmes agglomérations qui ne peuvent bénéficier d’aucune circonstance atténuante du fait de leur jeune âge sur le plan historique et qu’elles n’ont pas subi en terme d’invasion et de ses conséquences le 1 millionième de ce qu’à subi la ville de B’gayeth. Quant à ceux qui s’expriment en patois local ( concentré de Kabyle, d’Arabe dialectal, de français, de turque…), cela s’explique par la présence de plusieurs familles non kabyles telles que les descendants des turques, des andalous ou des juifs, par une sous culture et l’ignorance de certains autochtones qui considéraient leur langue kabyle comme un simple dialecte, par le zèle de certains nervis et autres affidés du pouvoir qui veulent plaire à leurs maîtres. Il faut tout de même admettre aussi que les deux premières décades post indépendance, une bonne minorité de Kabyles établis dans cette ville méprisaient leurs frères des montagnes au prétexte que ces derniers étaient moins civilisés. Quant à ceux qui prétendent que les habitants de la haute ville sont plus enclin à s’exprimer en patois sus-cité, ils ont tout faux pour la bonne et simple raison que les uns et les autres s’expriment aussi bien en kabyle ( à plus de 95%) ou en patois local que ce soit en haute ou en basse ville. Pour ce qui est des deux clubs de football de la ville, il est utile de préciser que tous les membres fondateurs de la JSMB sont de purs kabyles et idem pour le MOB avec cependant une exception pour son président membre fondateur feu Abdelhafid TAMZALI ( père de la grande dame Wassila) qui était descendant turque et qui néanmoins s’exprimait parfaitement en kabyle. Qu’à cela ne tienne. En fin de compte B’gayeth demeure une région profondément kabyle et elle sera toujours au service de la kabylie.

    • Mustapha Rais,Soummam et D awal kan ont chacun à sa façon exprimé des avis que je partage totalement.Les habitants de Vgayet d’une façon générale sont tous des kabyles qu’ils soient bilingues (arabe et kabyle) ou kabylophones. La plupart de ces habitants sont issues des tribus avoisinantes en particulier des Imezzayen,Ayt Boumessaoud,Ayt Bimoun et aussi de la vallée de la Soummam….Il y a des bougiotes qui sont d’origine turque et même espagnole qui sont parfaitement intégrés à la société bougiote. Moi même je suis originaire de la tribu des Imezzayen, douar Ayt Aâmar Waâli qui relève administrativement de la commune de Vgayet depuis la colonisation à ce jour.

    • De nombreuses contre-vérités dans ce commentaire: croire que l’arabe bougiote a une profondeur historique qui remontrait aux dynasties berbères du moyen âge cela relève de l’inculture commune aux Algériens. Le moyen âge nord africain n’a rien d’arabe malgré la propagande des nationalismes nord africains du XXe siècle. A supposer que ce fut le cas, les Hamadites, les Hafsides, les Almohades ne s’exprimaient pas en arabe dans la vie quotidienne. C’est vraiment ignorer l’histoire que de dire que « l’arrivée massive et continue de villageois berbérophones de la région de Bejaïa et Sétif, le kabyle est devenue « première langue » de la ville. EN FAIT LE KABYLE A ETE ET DEMEURE TOUJOURS LA PREMIERE LANGUE DE BGAYET. Les témoignage des auteurs français sont formels à cette égard: à leur arrivée au milieu du 19 siècle il n’y avait pas plus de 1000 h qui sont Kabyles en majorité! Les habitants d’origine non kabyle ont fui la ville pour d’autres destination: Tlemcen, Tunis, Constantine, Fes. La défense de la ville incombait toujours aux Kabyles. En d’autres termes, la ville de Bgayet s’est toujours vidé de sa population étrangère aux moments les plus sombres de l’histoire: conquete espagnole, colonisation française, etc.

    • C’est clair, c’est á l’image de la ville de tizi qui s’arabise et s’islamise de plus en plus. Il n’y a qu’a ce promener dans la rue pour ce rendre compte, nos ville non plus rien de kabyle, des barbus en djellaba, des burkas et voiles islamique ont supplantės la tenue traditionelle kabyle,des mosquėes qui poussent comme de la mauvaise herbes et qui crachent leur fatwa, des spaguettis arabes sur les panneaux et ėdifices publique, la pression des islamo terroristes a vgayet pour que ne soit pas nommer la maison de la culture au nom de notre symbole « Taos Amrouche », les villages qui ce vident de leur population et prėfėrent vivre en clandestin en europe….
      Oui autant d’exemple qui font dire que nos villes n’ont plus rien de kabyle, il ne sert a rien e faire l’autruche.
      Regardons la vėritė en face et surtout « soyons nous même » comme disait Matoub Lounes.

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