TIZI-OUZOU (Tamurt) – L’annonce de sa visite officielle ce vingt avril aussi bien que l’annulation de cette visite à peine quatre heures plus tard ont été une surprise. Que viendrait faire l’un des hommes les plus impopulaires en Kabylie un 20 avril à Tizi-Ouzou ? Est-ce pour jeter de l’huile sur le feu comme il l’avait fait déjà fait, il y a quelques années, en osant aller un 25 juin à la maison de Matoub Lounès à Taourirt Moussa, où il a failli être lynché par les Kabyles dignes, n’eut été Malika Matoub qui lui avait ouvert les portes de la maison pour le protéger.
Il était évident donc que la venue d’un homme indésirable par la majorité des Kabyles à Tizi-Ouzou un jour où la ville allait être investie par les indépendantistes, s’apparente à tous points de vue à une provocation qu’on ne peut même pas qualifier d’à peine voilée. Pourquoi a-t-on demandé à Ould Ali d’aller à Tizi-Ouzou ce 20 avril et pourquoi juste après, on lui a intimé l’ordre de ne pas s’y rendre. Le communiqué des services du cabinet du wali ont évoqué un empêchement pour justifier cette volteface. Il est évident que cette année l’Etat a mobilisé tous les moyens dont il dispose afin de détourner le fleuve du Printemps amazigh à son profit et surtout dans l’objectif de barrer la route au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie.
De ce fait, envoyer un émissaire à Tizi-Ouzou en cette journée toute particulière peut avoir fait partie du scenario. Mais les risques que comporte la présence de quelqu’un comme El Hadi Ould Ali à Tizi-Ouzou, au moment où tous les hommes libres vont se retrouver sur place, comporte des risques que les décideurs ont sans doute mesuré après coup. A moins qu’au départ, il y aurait eu une volonté d’embraser la région. En tout état de cause, la visite annoncée puis annulée de Ould Ali à Tizi-Ouzou reste un mystère et démontre comment un ministre gère ses sorties sur le terrain avec une légèreté inouïe. Mais quand on devient ministre sans avoir aucun diplôme, tout est possible.
Celui là son printemps berbère c’est le 22avril et non pas le 20, deuxièmement l’année 95 et non pas 80, c’est à dire la date où il a vendu en gros la cause sous l’ordre de said samedi lorsqu’il avait postulé aux présidentielles 95.