Guerre des clans en Algérie : Le journal de Rebrab s’attaque à Haddad

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Rebrab et Ali Haddad
Rebrab et Ali Haddad

ALGÉRIE (Tamurt) – En s’en prenant à Ali Haddad, Président inamovible du Forum des Chefs d’Entreprises et homme de main « préféré » de Said Bouteflika, frère du Président de la République, il est clair que c’est de ce dernier qui est de nouveau ciblé par le journal « Liberté ».

La guerre des clans en Algérie, en perspective des élections présidentielles de 2019, reprend de plus belle au moment où tout laissait croire que les jeux étaient désormais ficelés. Ainsi, après les changements surprenants effectué il y a moins de dix jours à la tête de la police nationale et de la gendarmerie mais aussi dans le corps de l’Armée, le journal « Liberté », propriété de l’homme d’Affaires kabyle Issad Rebrab a ouvert le feu sur un autre homme d’Affaires kabyle, Ali Haddad, un ami intime et assumé de Said Bouteflika et très proche de lui.

Il est clair qu’en s’en prenant de nouveau à Haddad, c’est le clan de Bouteflika qui est ciblé. Le choix du moment pour s’attaquer à Haddad n’est pas fortuit. Il intervient au moment où tous les partis appendices du régime et les organisations dites de masse appellent Abdelaziz Bouteflika à briguer à cinquième mandat.  L’article de « Liberté », comme d’habitude, n’est pas bâti sur la base de faits tangibles et prouvés concernant des frasques vraies ou supposées d’Ali Haddad.

Mais sur un magma de spéculations et de conclusions hâtives, comme les spécialistes de la propagande à l’algérienne en sont friands. Il ne s’agit pas là de prendre la défense de Haddad, loin s’en faut. Mais notre propos vise à dévoiler la face caché de « ce devoir de vérité » sélective qui est la devise du journal « Liberté ». Du moins théoriquement. Ainsi, Liberté s’interroge d’abord sur le silence d’Ali Haddad. Par rapport à quoi ? Au scandale récent  de la cocaïne. Au deuxième paragraphe, le niveau de l’article s’enfonce. Il y est écrit : « Depuis quelques semaines, des rumeurs évoquent, en effet, des enquêtes judiciaires sur les activités d’Ali Haddad ».

N’ayant aucune preuve à avancer, le journaliste, ou ceux qui lui ont dicté l’article, n’hésite pas à faire usage du mot rumeur concernant tout ce qui va suivre.  Le journaliste renchérit : « L’information est difficile à vérifier… » ! Tout le reste de l’article est constitué de commentaires creux et sans consistance ainsi que de questions que n’importe quel citoyen pourrait se poser dans le café du coin. Le même article cite plusieurs membres du FCE (Forum des Chefs d’Entreprises) dont Haddad est le président. Des membres du FCE qui se cachent courageusement derrière le sceau de l’anonymat, bien sûr.

Si vraiment le journal voulait attaquer Ali Haddad sur des faits, il aurait au moins cité le calvaire des centaines de journalistes et de travailleurs des médias dont Haddad est le patron, et qui sont sans salaires depuis plusieurs mois sans compter le fait qu’ils sont surexploités comme au temps de l’esclavage, avec des salaires modiques. Mais là, il s’agit là d’un vrai problème alors que le véritable objectif de cet article est à chercher ailleurs. Du côté de Said Boutefika, qui est le protecteur d’Ali Haddad. Le souvenir du limogeage de l’ancien Premier Ministre, Abdelmadjid Tebboune par Sadi Bouteflika, car il a osé s’attaquer à Ali Haddad, est pourtant vivace.

Tarik Haddouche

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