Algérie : Enfermement ou mise en sécurité ?

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Said Bouteflika
Said Bouteflika

CONTRIBUTION PAR LYAZID ABID (TAMURT) – Pour tous ceux qui croyaient en un changement démocratique en Algérie, l’acquittement prononcé par la Cour d’appel militaire de Blida au profit de Saïd Bouteflika, des généraux à la retraite Mohamed Mediène et Bachir Tartag, ainsi que la secrétaire générale du parti des travailleurs (PT) Louisa Hanoune, est une désillusion.

Ceux qui croyaient au départ des caciques du pouvoir pour les remplacer sont assommés par ce verdict. Accablés, ils ne comprennent pas ce qui se trame dans les profondeurs du sérail. Pour certains, même Francis Ford Coppola n’aurait pas imaginé un meilleur scénario pour préserver la vie de certaines personnalités sérieusement menacées par une ravageuse guerre de clans.

Il s’avère que l’Algérie est un pays où l’on s’agite beaucoup pour que rien ne change. L’intolérance du Hirak à la présence du drapeau amazigh, pour prouver l’unité du peuple algérien aux décideurs, révéla l’intention jacobine de ses dirigeants et l’esprit d’une révolution qui ne rime pas avec les grandes foules qu’on voyait battre le pavé chaque vendredi après la prière. L’islam et l’arabisme furent les seuls ciments du Hirak alors que les Peuples d’Afrique du Nord en veulent un changement radical qui s’applique à de nombreux domaines : géographique, juridique, social, politique, économique, culturel, moral, historique, etc.

Remplacer une classe dirigeante par une autre pour améliorer le système ou le démocratiser n’est pas une révolution. Cela s’appelle une réformette. Une révolution est la suppression de manière radicale de l’ordre établi et du régime politique en place et sa substitution par une autre forme de gouvernance en phase avec l’histoire et l’avenir des peuples ou du peuple concernés. Ce qui s’est passé en Algérie est une révolte exprimant un malaise réel et profond mais sans courage d’aller plus loin dans la réflexion.

Le système algérien en place ne peut pas être réformé sans remise en cause des composantes considérées comme sacrées, à savoir; l’intégrité territoriale, la religion, la culture et l’histoire de l’Afrique du Nord, etc. Il ne faut pas avoir peur de remettre en cause ces principes, si le bonheur des Peuples en dépend. A ce titre les intellectuels qui s’avancent sur ce débat, les mouvement indépendantistes, l’URK et le MAK-ANAVAD ont raison d’affronter ces questions avec courage et lucidité. D’ores et déjà, il est difficile de parler de l’avenir de l’Afrique du Nord et du maintien de sa culture millénaire sans une Kabylie indépendante. Le débat sur l’avenir des Peuples d’Algérie sans associer ces mouvements indépendantistes équivaut à un retour à la case départ qui aura des conséquences désastreuses dans quelques années.

En tout état de cause, le verdict de la cour d’appel de Blida vient renforcer leurs convictions et leur détermination de recouvrer la souveraineté de leur territoire en mettant leur peuple à l’abri du pouvoir prédateur algérien.

Par Lyazid Abid, Porte-parole de l’URK

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