Le Pr Lhocine Yahia sur Radyu Tamurt : « L’Indépendance de la Kabylie n’est pas un problème, mais une solution »

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Pr Lhocine Yahia
Pr Lhocine Yahia

DIASPORA (TAMURT) – Pour le Professeur Lhocine Yahia, le seul remède à même de soulager la Kabylie est le recouvrement de son Indépendance. C’est ce qu’a déclaré, dimanche 23 mai, ce chercheur à l’université polytechnique de Montréal, lors de sa chronique hebdomadaire intitulée « Seg Ugafa i-d nmuqel », qu’il anime, chaque dimanche, sur Radyu Tamurt. Il appelle les kabyles et le reste des habitants de l’Afrique du Nord à voir dans l’indépendance de la Kabylie non un problème, mais une solution.

« L’indépendance de la Kabylie n’est pas un problème, mais une solution. Rien ne peut soulager la Kabylie que son indépendance », a annoncé, très convaincu, Lhocine Yahia. L’indépendance de la Kabylie sera bénéfique non seulement pour le peuple kabyle, mais pour tous les peuples amazighs de l’Afrique du Nord, a-t-il soutenu. En effet, le recouvrement de sa souveraineté affranchira la Kabylie de « la dictature jacobine et militaire algérienne », ce qui inspirera, explique-t-il, les autres peuples amazighs, comme les Chaouis, les Touaregs, les Rifains du Maroc et les berbères de la Lybie, pour ne citer que ceux-ci. « L’indépendance de la Kabylie fera des émules au sein des peuples amazighs de l’Afrique du Nord », a affirmé ce scientifique de renommée mondiale. C’est une fois la souveraineté de chacun de ces peuples est recouvrée qu’une Confédération de tous les peuples amazighs de l’Afrique du Nord devienne possible, a-t-il souligné.

Par ailleurs, Lhocine Yahia a appelé les mouvements indépendantistes kabyles à « repenser » leurs stratégies dans un esprit de dialogue et de concertation pour accélérer la marche de la Kabylie vers son indépendance. « Vingt (20) ans après, ce n’est pas à la hauteur de nos attentes. Et ce n’est pas une mauvaise chose de faire l’autocritique et de corriger », a déclaré ce militant indépendantiste. Celui-ci propose quelques suggestions et pistes pour insuffler un nouveau souffle au combat du peuple kabyle pour son indépendance. Il s’agit, par exemple, selon ce professeur, de chercher un soutien à l’échelle mondiale auprès des ONG internationales. Il déplore dans ce sillage la démarche de certains indépendantistes, qui tendent, selon lui, à se « distancer » du congrès mondial amazigh (CMA), en faisant la promotion de la kabylité. « Le CMA jette les jalons de la confédération. Il nous permettra de nous arrimer aux ONG, comme l’Unesco, qui célèbre la journée internationale des peuples autochtones, le 09 août de chaque année, ainsi que l’année internationale des langues autochtones ». Dans cette même optique, ce scientifique, qui, à côté de sa brillante carrière académique, contribue énormément depuis des décennies au domaine culturel kabyle et amazigh et à son rayonnement en Amérique du Nord, exhorte les indépendantistes à s’approcher de l’organisation internationale de la francophonie, qui compte des dizaines de pays membres, dont le Maroc, la Tunisie, le Canada, le Mali, la Belgique, etc.

Affirmer haut et fort la vision de l’Etat kabyle indépendant

Dans un autre chapitre, Lhocine Yahia invite les mouvements indépendantistes kabyles à expliquer au monde entier la vision qui anime le peuple kabyle, qui marche vers son indépendance. Une vision, dit-il, qui s’inscrit dans les valeurs universelles, dont la liberté du culte et l’égalité entre l’homme et la femme. « C’est inacceptable de fermer les églises », s’est indigné ce chercheur, en faisant allusion à la décision des autorités algériennes de fermer une douzaine de lieux de culte chrétien en Kabylie. « En tant qu’indépendantiste, je dois afficher clairement mon projet de société », a-t-il plaidé.

Hommage à Masin U Harun

Par ailleurs, Lhocine Yahia a tenu à rendre un vibrant hommage à Masin U Harun, qu’il avait côtoyé au lycée technique de Dellys. « C’était quelqu’un de déterminé. Il a pris conscience très tôt du combat identitaire », s’est-il souvenu. L’assassinat de Krim Belkacem par la sécurité militaire algérienne et la propagande menée à l’époque par la RTA (radio et télévision algérienne) et le journal El Moudjahed, qui n’arrêtaient pas d’insulter la Kabylie, ont contribué à cette prise de conscience, a-t-il témoigné. Lhocine Yahia s’est rappelé également de l’incident qui s’est produit en 1971 lorsqu’un direct de la RTA a été interrompu pour empêcher les élèves du lycée technique de Dellys de chanter en kabyle lors d’un concours inter-lycées. Cet incident aux relents racistes avait déclenché, après l’indépendance de l’Algérie, les premières manifestations menées par des jeunes kabyles pour réclamer la reconnaissance de l’identité berbère.

Arezki Massi

5 Commentaires

  1. L’Algérie arabe n’a pas d’avenir, l’unique possibilitè est celle de retourner à la Numidie-Thamzgha- quand tout le pays était uni dans la bérbérité. Paradoxalement cet ancrage donnerait plus de vigeur et solidité au pays, mais il y a un problème: c’est que l’Etat Amazigh, comme on en a l’humus en Kabylie, met le citoyen au centre de l’Etat. De qui dépouille la caste de sa mainmise sur les institutions. C’est pour garantir le contrôle économique que le contrôle politique est un impératif, coilà donc la nécessité de distancier l’Etat du citoyen, quoi de mieux que de le codifier dans une langue étranger! L’arabe sert ce colonialisme et l’islam est son levier.

  2. Il faut arretter de parler des kabyles en general qui sont algeriens evidement.
    Parlez au nom du MAK…c est votre affaire.
    Vous savez tres que vous etes ultra minoritaires en kabylie.

    • C’est depuis 62 que ton régime parle au nom des Kabyles sans leurs consentements. Un référendum dirait qui parle au nom de qui. Jusqu’ici le régime FLN a toujours truqué les élections et n’a aucune légitimation.

  3. On arrête pas d’être inconscients mais jusqu’à ce qu’on disparaîtra des radars ! Ils y a certains kabyles refusant d’êtres des kabyles et au même temps se revendiquent de l’être, cela ne colle pas, il ya un malaise quelque part…

  4. Tant que les Kabyles ne boycottent pas les écoles Algériennes, mosquées, institutions du pouvoir fachiste et leurs médias, on restera dans la merde.

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