KABYLIE (TAMURT) – La ville historique Ifri-Ouzellaguen, sise à 60 km au sud du chef-lieu de Vgayet, a vibré, hier samedi, 29 mai, au rythme d’une marche populaire, qui a drainé des dizaines de manifestants, pour exiger la libération du militant indépendantiste Menad Maouche, enfant de la région, et de ses compagnons de lutte, arrêtés le 22 mai dernier à Akbou par la police algérienne et placés sous mandat de dépôt. La mère de Menad a pris part à cette manifestation pacifique, brandissant le drapeau kabyle et une pancarte sur laquelle on peut lire : « Libérez mon fils ».
Au premier rang de la marche, de jeunes adolescents brandissent fièrement une grande banderole sur laquelle est écrit : « Tilleli i Mendad d imdukal-is » (Liberté pour Menad et ses amis). Tout au long du parcours de leur marche, les manifestants, composés d’hommes et de femmes de tout âge, même des enfants, ont scandé à tue-tête des slogans chers aux militants indépendantistes, tels que « Kabylie indépendante », « Mazal-agh d ikbayleyen » (Nous sommes toujours des kabyles) ou encore « Libérez les militants ». Arrivés au carré des martyrs du Printemps noir de 2001, situé dans l’enceinte du siège de la mairie d’Ouzellaguen, les manifestants ont scandé « Pouvoir assassin » et « Ulac Smah Ulac ». Une minute de silence a été observée en mémoire des martyrs de la Kabylie, assassinés par la gendarmerie coloniale d’Algérie. « Leur sang répandu ne sera pas vain. C’est impossible ! », a crié l’un des manifestants, suivi par des cris nourris « Ulac Smah Ulac » de la foule.
A noter qu’une autre marche a eu lieu, le même jour, à Tizi N Tlata, dans la commune d’Ouadhia (Iwadhiyen), à Tizi Wezzu, par des citoyens de la région pour exiger la libération de Younes Kaced, également arrêté le 22 mai, à Abkou, ainsi que les autres indépendantistes. Pour rappel, au total, ce sont seize militants qui ont été violemment interpellés par la police algérienne alors qu’ils s’apprêtaient à prendre part à la marche en hommage à Masin U Harun… Huit militants indépendantistes ont été mis sous mandat de dépôt et les huit autres placés sous contrôle judiciaire.
Arezki Massi