Lyazid Abid sur TQ 5 : « Le régime algérien est en train de creuser sa propre tombe »

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KABYLIE (TAMURT) – Pour Lyazid Abid, porte-parole de l’Union pour la République kabyle (URK), le régime algérien, en pratiquant la politique de la terre brûlée en Kabylie, est en train de creuser sa propre tombe. Invité par TQ 5, ce militant indépendantiste est revenu sur l’actualité en Kabylie, qui vient de vivre l’une des pires tragédies de son histoire moderne. Des incendies criminels ayant coûté la vie à des dizaines de villageois, détruit des villages entiers, ravagé des milliers d’hectares de couvert végétal et décimé des populations animales. Aussi douloureux soient-ils, les derniers évènements qu’a connu la Kabylie, soutient Lyazid Abid, doivent orienter les kabyles vers la Solution ultime à même de garantir leur existence en tant que peuple face à un génocide programmé.

Tout en imputant ouvertement au régime algérien l’origine des incendies criminels ayant ravagé, dernièrement, la Kabylie, Lyazid Abid estime que ce même régime cherche désespérément à travers ses crimes, à incriminer les indépendantistes. « Ils ont mis le feu en Kabylie pour donner une preuve que le MAK et les indépendantistes sont des terroristes. Ils cherchent à légitimer leurs décisions. Le monde est témoin sur le pacifisme des indépendantistes. On ne peut pas accuser quelqu’un de terrorisme alors qu’il n’a commis aucun crime. Personne ne croira ce régime », a déclaré l’invité de Rachid At Uqaci. L’assassinat du jeune de Miliana est destiné à servir ce même dessein mensonger et diabolique du régime algérien, selon le porte-parole de l’URK. « Djamel Bensmaïn a été sacrifié. C’est le régime algérien qu’il l’a tué. (…) Le HCS n’a aucune preuve pour incriminer les kabyles. Ils (services secrets algériens, NDLR) ont tué un homme pour nous accuser », a-t-il expliqué.

Toutefois, souligne Lyazid Abid, « cette instrumentalisation politique a échoué» et « le régime algérien est en train de creuser sa propre tombe sans qu’il ne se rende compte ». Par ailleurs, les agissements criminels du régime algérien en Kabylie, qui ont atteint leur paroxysme, sont le résultat de son affolement suite au récent exploit diplomatique des indépendantistes avec notamment la position affiché par le royaume chérifien en faveur de l’autodétermination du peuple kabyle. « Le régime algérien est affolé par la reconnaissance du Maroc du droit du peuple kabyle à son autodétermination, le silence de la France et la position des Etats Unis d’Amérique, qui ont reconnu le droit du Maroc sur le Sahara Occidental. Il y a aussi les liens qui se tissent entre Israël et le Maroc, ainsi que l’éveil du peuple kabyle », a-t-il développé. Il est vrai que la diplomatie algérienne est mise mal à l’aise ces derniers temps avec le retour d’Israël à l’Union Africaine comme membre observateur depuis le 22 juillet dernier.

D’ailleurs, le régime algérien, dans une vaine tentative de fuir ses responsabilités dans les crimes qu’il vient de perpétrer en Kabylie, n’a pas hésité à accuser le Maroc et Israël d’être des soutiens du MAK. Considérant que « le monde a changé » sauf « le régime algérien », qui tente vainement de manipuler, Lyazid Abid pense que « le moment est venu de parler des choses très sérieuses ». Pour lui, « une deuxième république ne suffit pas » et que « le salut de la Kabylie ne viendra pas de l’Algérie ». Ainsi, « le seul combat qui vaille la peine d’être mené par le peuple kabyle et qui l’attend, est celui de sa liberté et de son indépendance », estime-t-il. « Si le régime algérien est intelligent, il écoutera la voix de la sagesse, il va s’asseoir autour d’une table pour trouver une solution. La violence appelle la violence », a soutenu Lyazid, qui reste attaché à la lutte pacifique, en s’appuyant sur le droit international des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Dans un autre chapitre, et interrogé par l’animateur de l’émission sur sa disposition à s’asseoir autour d’une table avec d’autres leaders kabyles, qui défendent d’autres visions sur la Kabylie, le cadre de l’URK ne voit pas d’inconvénient à débattre. Néanmoins, il affirme sa volonté d’avancer avec ceux qui partagent la vision de son mouvement, à savoir l’indépendance de la Kabylie. « Est-ce qu’il est envisageable dans un climat pareil de rêver d’une démocratie, d’une autonomie et d’un fédéralisme (dans le cadre de l’Algérie, NDLR) ? Je ne le pense pas, après tout ce qui se passe en Kabylie. Les échos qui m’y viennent est que les gens sont prêts à aller vers l’indépendance. (…) Je me réjouis qu’il y ait cet éveil de plus en plus fort. Personne ne pourra ébranler cette soif de liberté. On ne peut pas discuter sur le principe de l’indépendance. Il est non négociable et immuable », a-t-il tranché, tout en soulignant que l’URK et le MAK, qui militent pour l’indépendance de la Kabylie, sont en train de travailler ensemble et que les cadres des deux mouvements indépendantistes sont appelés à se réunir prochainement.

Enfin, profitant de cette invitation par TQ 5, Lyazid Abid a rendu un vibrant hommage aux militants kabyles, qui croupissent injustement dans les geôles algériennes. « Ils sont l’honneur de la Kabylie », a-t-il affirmé.

Arezki Massi

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