Où sont les manuscrits inédits de Mohia ?

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Où sont les manuscrits inédits de Mohia
Où sont les manuscrits inédits de Mohia

KABYLIE (TAMURT) – A l’instar de pas mal d’hommes de culture, d’artistes et d’écrivains de par le monde, le dramaturge Kabyle Abdellah Mohia est-il aussi l’otage de ses ayant-droits ? La question mérite vraiment d’être posée dix-sept ans après son décès. Mohia et ses lecteurs ainsi que la culture et la langue kabyles méritent que les œuvres de ce poète soient éditées et commercialisées.

Ceci, pour leur permettre une large diffusion et afin de l’extirper aux menaces de l’oubli que constitue l’oralité qui n’est jamais garante de non-disparition. Dix-sept ans après le décès de Abdellah Mohia, seul un livre contenant la traduction de l’une des pièces de Molière a été édité. Pas plus. Toutes ses autres œuvres dramaturgiques ainsi que sa poésie restent, à ce jour, inédites. Certes, certains de ses poèmes ont été chantés et une bonne partie des pièces théâtrales qu’il a adaptées en kabyle ont été montées et mises en scènes mais aucun support écrit n’existe à ce jour pour restituer fidèlement et immortaliser cette œuvre.

En plus de cette défaillance, on déplorera aussi un autre fait concernant l’homme de culture Abdellah Mohia. Il s’agit du devenir inconnu de tous les manuscrits inédits du grand public que ce dernier a laissés. Selon plusieurs proches de Mohia, ce dernier a laissé plusieurs travaux dont certains sont inachevés. On peut même citer la traduction (peut-être inachevée) de « La République » de Platon. Il a aussi laissé d’autres adaptations théâtrales. On parle également de nouvelles et de poèmes inédits. Mais à ce jour, rien n’est fait afin que cette œuvre qui risque de tomber dans l’oubli, ne soit dépoussiérée et éditée pour qu’elle soit mise à la disposition du grand public et de la culture et de la langue kabyle.

Un consensus doit être impérativement trouvé entre toutes les parties concernées si on ne veut pas que Mohia se retourne dans sa tombe. Car ce qui arrive à son œuvre est loin d’être digne des efforts intellectuels incommensurables qu’il a déployés durant toute sa vie pour atteindre le résultat que tout le monde connait. Sans l’édition de toute l’œuvre de Mohia, aucun hommage, aussi solennel et grandiose soit-il, ne peut avoir de sens.

Juba Gacemi

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