Evoquant « ses sources », Ferhat Mehenni revient sur sa censure par CNEWS : « C’est une intervention d’Alger »

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Ferhat Mehenni, Président de l'ANAVAD
Ferhat Mehenni, Président de l'ANAVAD

FRANCE (TAMURT) – S’appuyant sur une information qui lui aurait été communiquée par « ses sources », le président du Gouvernement provisoire kabyle en exil a affirmé que l’annulation, dimanche soir, de son intervention par CNEWS est survenue suite à « des pressions » exercées par les autorités algériennes sur l’Elysée. Alger aurait conditionné, selon les sources de Ferhat Mehenni, le maintien de la prochaine visite de la première ministre française en Algérie (9 et 10 octobre) à l’annulation de son passage sur CNEWS.

« Puisqu’il y a beaucoup de supputation et d’articles écrits à travers le monde même, nous avons tenu à apporter notre propre regard à travers un communiqué qui a été publié ce matin (hier lundi, NDLR). Je m’attendais à avoir un peu plus d’informations depuis le communiqué. En fait, je n’en ai pas eu, sauf ce que mes sources m’avaient appris, dès hier soir (dimanche 02 octobre, NDLR), selon lesquelles, c’est une intervention d’Alger, des pressions d’Alger, qui ont mis en balance mon passage à la télévision et l’annulation du voyage (en Algérie) de la Première ministre française, Mme Elizabeth Borne. Je n’affirme rien. Ce sont des sources qui m’ont donné cette explication et par conséquent je la livre telle qu’elle est», a indiqué Ferhat Mehenni dans une allocution diffusée en direct, hier soir, sur les médias kabyles Siwel et Taqvaylit TV. Par ailleurs, tout en rendant hommage au journaliste Ivan Riofoul, le qualifiant d’«homme d’une rigueur intellectuelle et d’une intégrité morale irréprochable », le président du GPK-MAK estime que cette censure ne le vise pas personnellement, mais elle cible ce qu’il représente et incarne par son combat politique en faveur de la Kabylie. « Cette censure n’est pas dirigée particulièrement contre moi. Il faut savoir que toute ma vie j’ai été censuré (…) », a-t-il souligné d’emblée, évoquant notamment les multiples (une douzaine) arrestations dont il a fait l’objet en Algérie. Et d’enchaîner : « on censure ce que j’incarne, ce que je représente. Je suis la voix de ceux qui sont emprisonnés sur la base de leur amour pour leur patrie, la Kabylie, pour le respect et la dignité du peuple kabyle. Je suis la voix de ceux qui ont été torturés, violés durant les interrogatoires cruels et barbares dans les sous-sols des services algériens depuis une année », a déclaré le leader indépendantiste. En bref, tout en soulignant que la censure ne « l’impressionne plus », car il l’a « côtoyée toute (sa) vie en tant que chanteur puis en tant qu’homme politique », Ferhat Mehenni soutient que c’est la voix de la Kabylie, qu’il incarne, celle qui est « muselée, piétinée, insultée et humiliée », mais « qui veut être libre et indépendante», qui est réellement censurée.

Visiblement calme et serein, Ferhat Mehenni appelle l’Elysée à reconsidérer sa position sur la question kabyle. « La France se trompe lourdement à continuer à censurer la Kabylie. Même le rapport Stora a fait l’impasse sur elle. Mais, ce n’est pas le déni qui nous empêchera en tant que peuple kabyle de réaccéder à notre souveraineté. La Kabylie s’est remise debout, elle s’est remise en marche et personne ne l’arrêtera sur la voie de la liberté », a-t-il assuré.

« Je suis un homme de paix »

Par ailleurs, le leader indépendantiste kabyle a réaffirmé le pacifisme de son combat et son attachement au droit international des peuples à disposer d’eux-mêmes, tout en remerciant ceux qui ont soutenu sa candidature au prix Nobel de la paix 2022. « (…) Je suis un homme de paix et, cette année, je remercie les personnalités politiques qui ont parrainé mon nom pour être sur la liste des nobélisables pour 2022 », a-t-il annoncé, tout en rassurant encore une fois que les indépendantistes kabyles « avancent, restent debout et dignes, et ne céderont en rien sur le principe du droit du peuple kabyle à l’autodétermination ».

Enfin, Ferhat Mehenni se dit « provisoirement » déçu mais il ne désespère pas. « Pour CNWES, qui a pour devise ‘’Venez avec vos convictions, faites-vous votre propre opinion’’, je suis venu avec mes convictions et je suis reparti provisoirement avec une opinion négative. J’espère qu’elle n’est pas définitive et que la promesse faite de m’inviter de nouveau soit honorée », a souhaité l’auteur de ‘’Réflexions dans le feu de l’action: Histoire de la renaissance du peuple kabyle’’.

Lyes B.

2 Commentaires

  1. Ait Ahmed avait été interdit de tenir une conférence de presse à Paris, alors que le Front des forces socialistes faisait partie de l’internationale socialiste. La France officielle, gauche et droite, a toujours soutenu le régime durant toutes les fausses élections faites de bourrages des urnes. Quant à cet arabislamisme il y a lieu de rappeler que c’est Napoléon qui inventera et fera d’abdelkader un Emir, tout comme Messali avait été parachuté à Paris pour normaliser et controler les mouvements nord africains, que dire de benbadis qui faisait campagne pour l’apartheid coloniale, il voulait la « oumma » pour les musulmans dans une république francaise. La caste arabislamique fêtera avec ses arabes la libération de l’Algérie faite par les Kabyles. Mehri, l’ex secrétaire du baath FLN dans une déclaration qui de fait est la synthèse politique du régime, je dirais plutôt révélation, dira  » que c’est De Gaulle qui leur avait imposé l’arabisation »!

  2. « L’histoire » n’est qu’une supercherie, une manipulation, une construction, une vue de l’esprit sur une base de faits réels. Elle est le mensonge aussi une instrumentalisation à l’effet d’instituer des individus et en faire de « bons » sujets ou citoyens qui, prédisposés fut-ce par le seul biais de la religion, le plus phénoménal outil de lavage de cerveau et de soumission pensé par les humains, croient en diverses âneries. L’ingénierie social en procède. Tout cela au bénéfice d’une minorité activiste, âpre aux gains, avide de représentativité et d’honneurs pour les visibilisés, qui en profite. Tout beau parleur vit au détriment (aux crochets) de celui qui l’écoute.

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