Révolte en Algérie : que cache la sur-médiatisation du général Gaid Salah ?

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Gaid Salah à la présidence
Gaid Salah à la présidence

ALGERIE (TAMURT) – Actuellement et depuis au moins deux semaines, la personnalité au pouvoir la plus médiatisée est le général de corps d’armée et vice-ministre de la défense nationale Ahmed Gaid Salah qui est en outre l’un des hommes les plus fidèles et les plus proches du président Abdelaziz Bouteflika et de son frère-conseiller, le très influent Said Bouteflika.

Il ne se passe pas une journée sans que l’ensemble des journaux télévisés des chaines de télévision publiques et privées ne s’attarde longuement sur la moindre activité de Gaid Salah. Même les visites routinières qu’effectue naturellement ce responsable dans diverses casernes du pays sont longuement couvertes et commentées. Il est même, dans plusieurs cas, question de retransmissions de la totalité des discours et des interventions prononcées par Gaid Salah devant des officiers supérieurs de l’armée populaire algérienne toujours dans le cadre de rencontres internes.

Cette sur exposition aux médias a coïncidé avec, non pas le début de la révolte, mais avec l’adoucissement du discours de Gaid Salah quant aux centaines de marches anti-Bouteflika en cours dans le pays depuis le 22 février dernier. Il est clair que le choix de faire de la publicité et de manière excessive au général Gaid Salah ne peut aucunement être fortuit et ne pas être le résultat d’un acte mûrement réfléchi et qui cacherait bien des choses. Gaid Salah est, en quelque sorte, le bras droit de Bouteflika et un homme très influent dans le cabinet noir présidentiel. On en veut pour preuve, entre autres bien sûr, que celui choisi par Bouteflika pour remplacer Abdelmalek Sellal comme directeur de campagne du candidat-président (avant le report des élections) n’est autre que le gendre du général Ahmed Gaid Salah. Il s’agit de Abdelghani Zalane, également ministre des Transports.

Le fait que Gaid Salah soit ainsi placé sous les feux de la rampe dans les médias pourrait augurer d’une éventuelle instauration de l’état d’urgence en Algérie, de plus en plus plausible, après le 28 avril prochain devant l’absence de toute autre perspective et face à la détermination de la rue à ne pas reculer. Si cette thèse se confirme, c’est bien entendu Gaid Salah qui deviendra le nouveau maitre des lieux en sa qualité de premier responsable de l’armée algérienne. Et ce, jusqu’à l’organisation de nouvelles élections présidentielles et la fin de la crise politique qui ne cesse de s’exacerber.

Cette probabilité est corroborée par l’émergence, ces derniers temps d’un slogan pour le moins curieux dans toutes les marches populaires. Il s’agit du fameux : « El djeich, echaâb, khawa khawa » (l’armée et le peuple, frères, frères !). Un tel mot d’ordre ne peut sortir que d’un laboratoire expert en la matière.

Tarik Haddouche

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