Tizi-Ouzou : Les enfants de martyrs kabyles marcheront sur Alger le 3 juillet prochain

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Guerre d'Algérie
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TIZI-OUZOU (Tamurt) – C’est ce qui a été décidé ce matin à l’issue de l’assemblée générale tenue à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou sous la présidence de M. Mustapha Oudiaï, président de la Fédération des Fils de Chouhada (FFC).

Notons d’emblée que si les revendications des participants à cette rencontre sont légitimes, il reste à déterminer s’ils sont capables d’arracher leur droit.

Depuis que M. Mustapha Oudiaï a pris la tête de la FFC, plusieurs actions ont été menées sur le terrain revaloriser le statut de la famille du Chahid. Même les espaces de la direction des moudjahidines de Tizi-Ouzou où règne un climat semblable à celui d’un marché de bestiaux ont été occupés par les éléments que dirigent M. Mustapha Oudiaï dans un cadre de la protesta, il n’en demeure pas que jusqu’à ce jour cette institution aux ordres fermes et obscurs de l’administration centrale d’Alger n’a aucunement changé ses méthodes de travail où la bureaucratie a étouffé celles et ceux ayant affaire à elle. Sous prétexte de protéger les documents officiels de la « furie destructrice des terroristes », le ministre des Moudjahidine, M. Chérif Ould-Abbas a mis fin à la décentralisation.

Autrefois, tout document administratif relevant de la compétence du ministère des Moudjahidines et dont avait besoin le demandeur pouvait se faire délivrer au niveau de l’antenne communale.

Avec l’avènement du terrorisme, les décideurs ont décidé de centraliser les affaires des 67 communes constituant le département de Tizi-Ouzou vers la direction de Tizi-Ouzou.

Ainsi, une vielle femme, originaire d’Iferhounène, est tenue de se déplacer jusqu’à la ville des Genêts pour se faire délivrer le document dont elle a besoin.
Le pire, c’est qu’elle court le grand risque de ne pas se le faire établir dès lors que la file d’attente se montre longue plus que de raison avant même l’ouverture des bureaux. Et si par chance, elle arrive au bureau concerné, elle doit également affronter l’humeur du fonctionnaire qui n’est pas souvent bonne. En somme avoir affaire à la direction des moudjahidines de Tizi-Ouzou équivaut à subir le supplice des Écuries d’Augias ou même celui des Danaïdes.

En effet, de par leur appartenance à la famille révolutionnaire, presque toutes institutions à qui les moudjahidines, les veuves et les enfants de martyrs, on leur demande le fameux document justifiant leur dit statut. Et c’est à ce moment que commence leur galère.

Il est vrai que l’Organisation nationale des moudjahidines (ONM) a essayé à maintes reprises de suggérer les bonnes méthodes à Chérif Abbas, mais celui-ci, par sadisme ou par incompétence, continue à imposer ses méthodes archaïques. Rien que ce qui se passe au sein même de l’espace de son ministère, il y a de quoi à inciter l’Archange à embrasser Lucifer.

En effet, certains citoyens du Sud algérien ayant affaire directement au niveau du ministère font plusieurs centaines de km pour rejoindre la capitale. Et une fois sur place, on leur signifie avec le plus grand mépris qu’ils ont fait le déplacement pour rien pour la simple raison que leurs dossiers ne sont pas encore traités ou tout simplement le micro-ordinateur ne marche pas. Insister auprès du fonctionnaire pour lui faire entendre raison ? Sûrement pas ! Car d’un simple geste, les gardiens ou vigiles des lieux jettent le malheureux dans la rue avec en prime insultes et coups de pied au derrière. Croyez-nous chers lecteurs que nous savons fort bien de quoi il retourne. C’est pourquoi nous jugeons nécessaire de noter que la mission de M. Mustapha Oudiaï et les membres de la fédération qu’il préside s’avère loin de tout repos.

Par ailleurs, il est vraiment peu probable que les pouvoirs publics les laissent rejoindre Alger. Car dans un passé pas lointain, une telle action a été déjà tentée, mais sans résultat probant.

En effet, les policiers chargés d’empêcher les manifestants de rejoindre Alger ont tout bonnement chargé de dangereux voyous de s’attaquer aux manifestants influents. Un dangereux voyou, sous l’effet de la drogue, a été même pris en photo. Un fonctionnaire des services de sécurité qui a vu la photo a vite reconnu le voyou. « Un garçon dangereux ! », nous a-t-il confié. Un automobiliste de passage sur cette route d’Alger a carrément « reçu » l’ordre de foncer sur les manifestants assis sur la chaussée. Suite à son refus de commettre un geste criminel, l’officier de police qui a donné cet ordre l’a sévèrement et longuement injurié. Il allait même le faire descendre de voiture pour le tabasser.

Un autre policier a arraché à un manifestant le drapeau national qu’il tenait à la main pour le piétiner ensuite avec ses godasses. Avec de tels actes barbares dictés par ceux-là même prétendant diriger le pays, il y a vraiment peu de chances pour la famille révolutionnaire kabyle d’arracher ses droits tout en se maintenant dans son cadre que le commun des mortels juge restreint.

Les moudjahidines, les moudjahidate, les veuves, les fils et filles de martyrs peuvent retrouver la vie telle que mentionnée dans l’idéal manifesté par les combattants de 1954-1962. Cet idéal est mentionné dans le manifeste et la déclaration du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK). Il est évident aussi que c’est suite à une longue et profonde étude que les animateurs et responsables du MAK, à leur tête M. Ferhat Mehenni, sont arrivés à la conclusion selon laquelle les principes du congrès de la Soummam ne peuvent être concrétisés que dans le cadre de l’autonomie de la Kabylie. Car ce n’est quand même pas les sieurs Tayeb Lahouari et Khaled Bounedjma, les lèches-assiettes permanents du Club des Pins qui puissent rétablir la famille révolutionnaire kabyle dans ses droits.

Said Tissegouine

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