KABYLIE (TAMURT) – C’est la fin du mois de jeûne pour les musulmans. Comme il est de coutume, les musulmans kabyles, parfois même les non-musulmans, marquent cette fête à leur manière. Un peu partout en Kabylie, après la prière du matin, ils sont nombreux ceux qui se recueillent sur les tombes de leurs proches. Une manière de les évoquer et de leur rendre hommage.
Une ambiance particulière règne, ce matin à la ville de Tizi Ouzou. Le jour de l’Aid est une journée de réconciliation et de conciliation en Kabylie. Rendre visite aux proches et aux voisins est aussi une autre tradition chez les Kabyles. Par contre, la joie n’est pas vraiment au rendez-vous dans la plupart des foyers en Kabylie. Les détenus kabyles, qui croupissent dans les geôles du pouvoir algérien depuis des années, plus de 1000, laisse un climat de tristesse à travers toute la Kabylie. » C’est un jour de fête, mais pas de joie. On ne peut pas oublier nos frères qui sont en prison injustement. Leur seul tort est d’être Kabyles. Un vrai musulman n’accepte pas l’injustice. On doit libérer nos frères.
N’importe qui d’entrer nous peut se retrouver condamné à mort pour rien, comme le sont nos frères derrière les barreaux actuellement », nous déclara à Tizi Ouzou ce marin Azwaw qui a accompli sa pierre de l’Aid.
Le même sentiment de mélancolie règne en Kabylie en ce jour de l’Aid. Des centaines de familles et proches des détenus politiques kabyles ont pris le chemin des prisons algériennes pour passer quelques minutes de l’Aid avec leurs proches au parloir. Jusqu’à quand cette injustice contre les Kabyles?
Pour les non-musulmans en Kabylie, l’Aid est une fête de liberté. Enfin, ils pourront siroter leurs bières après un mois de fermeture de bars et manger à leur guise sans crainte.
Idir Yatafen