CONTRIBUTION (Tamurt) – Il est évident qu’une Libye démocratique n’arrange pas le régime militaire algérien. C’est ce qui explique, en partie, le soutien de l’Algérie depuis le début de l’insurrection au dictateur libyen. Malgré la défaite totale du tyran de Tripoli, Alger s’obstine encore à refuser de reconnaitre le CNT. Rien qu’avant-hier Alger avait catégoriquement démenti le fait qu’un convoi de Mercedes blindées transportant les Kadhafi était entré en territoire algérien. Cet entêtement à s’accrocher au turban folklorique de Kadhafi est en réalité dû à la proximité idéologique des deux régimes.
1-L’origine des deux dictatures est la violence militaire. Elles sont toutes les deux issues de coups d’Etat militaires. 1965 pour l’Algérie et 1969 pour la Libye.
2- Le panarabisme est l’idéologie principale des deux systèmes politiques. La culture berbère dans les deux pays est hystériquement ignorée et combattue. Les minorités linguistiques sont durement stigmatisées et désignées à la vindicte populaire.
3- L’anti-occidentalisme est le fond de commerce des deux systèmes. L’occident et Israël sont dénoncés dans un délire qui n’a rien à envier à celui des islamistes. Cependant les stars américaines du show-biz sont souvent sollicitées à coup de millions de dollars pour agrémenter les fêtes de la famille Kadhafi. En Algérie, les hommes et les femmes du pouvoir profitent largement du luxe occidental, notamment parisien, tout en faisant semblant de citiquer à tout moment le « néocolonialisme français et « l’impérialisme » américain.
Aujourd’hui, même les suppôts du régime se mettent de la partie. Ainsi y compris pour des acteurs de la politique interne, on n’hésite pas à convoquer l’Occident pour s’attaquer aux opposants qui sont accusés de relais de l’ennemi externe. La secrétaire générale du Parti trotskyste des Travailleurs, Louisa Hanoune, vient d’accuser le président du Gouvernement provisoire kabyle, Ferhat Mehenni, « de travailler avec des forces extérieures (occidentales) pour déstabiliser l’Algérie ».
4- L’économie des deux pays est basée sur l’exportation des hydrocarbures. En dehors de la rente pétrolière aucune politique de développement économique sérieuse n’a été initiée. Au contraire, toute initiative privée a été caporalisée dans un système mafieux où toute dissonance est sanctionnée par la mise sur la paille et la prison. L’indépendance du secteur privée restera pour longtemps encore synonyme d’intelligence avec l’ennemi.
5- Les deux pays sont à l’origine du conflit du Sahara Occidental : Boumediene et Kadhafi réfutaient au nom de fumeux principes révolutionnaires dont ils se considéraient les dépositaires, l’idée d’un royaume au Maroc. D’autant plus que ce dernier, comme toutes les monarchies dites « arabes », était obstinément tourné vers l’occident. Ils considéraient les monarchies comme des obstacles à la réalisation de l’unité du monde arabe sous la tutelle d’un seul Zaïm, qu’ils prétendaient incarner tous les deux, chacun séparément.
6- La manipulation de l’islamisme. En Algérie, ce jeu dangereux a causé en 10 ans plus 200.000 morts. La plupart des attentats attribués aux terroristes reçoivent les moyens, cibles et ordres de tuer des bureaux occultes du Ministère de la Défense Nationale.
. En Libye, Kadhafi, qui a appelé son fils aîné Seïf El Islam (Le sabre de l’Islam), avait pendant longtemps financé le fascisme vert un peu partout dans le monde, avant d’être confronté à des islamistes plus radicaux que lui.
Après l’officialisation par le Maroc de la langue tamazight et la fuite du tyran libyen devant l’inexorable avancée de la démocratie, le compte à rebours des tyrans d’Alger vient de commencer.
L’G.P.K., Gouvernement Provisoire Kabyle, un des premiers gouvernements à reconnaitre le CNT, dénonce vigoureusement l’ignoble position du régime algérien qui s’entête à refuser de reconnaitre les nouvelles autorités libyennes et exprime son indéfectible soutien aux valeureux combattants pour la démocratie et la liberté en Libye.
L’G.P.K. comprend et s’associe à la colère des membres du CNT devant l’accueil par l’Algérie de la famille de Kadhafi et exige de les remettre entre les mains du CNT.
En exfiltrant les Kadhafi de Tripoli, le pouvoir algérien montre au monde entier le sanglant rôle qu’il a joué dans la guerre que le tyran de Tripoli vient de livrer contre son peuple et contre la liberté et la démocratie.
München le 30/08/2011
Lyazid Abid