Anniversaire de l'assassinat de Achour Belghezli : Recueillement à Tizi Ouzou et Aguemoun

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Achour Belghezli

TIZI-OUZOU (Tamurt) – Achour Belghezli était l’un des vingt quatre détenus du printemps berbère d’avril 80. Il était aussi un journaliste engagé et un musicien de talent ayant accompagné sur scène plusieurs chanteurs kabyles de renom.

Les amis et anciens compagnons d’Achour Belghezli étaient nombreux, en ce vendredi 17 février 2017, pour marquer le triste et douloureux vingt-et-unième anniversaire de son assassinat. La première escale de cet hommage a été la stèle dédiée à Achour Belghezli, réalisée près du campus universitaire de Hasnaoua (université Mouloud Mammeri). Ceux qui n’ont pas oublié Achour Belghezli étaient tous là et ont observé une minute de silence à sa mémoire avant de déposer des gerbes de fleurs. Une grande émotion a régné pendant ce recueillement.

Autant que durant celui qui a eu lieu également sur la tombe du journaliste assassiné au niveau du cimetière du village Aguemoun, à Ath Aissi (Ath Douala). La pose de la première pierre d’un futur foyer de jeunes, dont la construction est prévue à Ath Aissi, a eu lieu à la même occasion car cette infrastructure pour jeunes portera le nom du militant de l’amazighité Achour Belghezli. Achour Belghezli fait partie de la longue liste de journalistes kabyles assassinés durant les années de guerre civile en Algérie à l’instar de Tahar Djaout, Said Mekbel, Hamid Mahiout, Boussad Abdiche, Said Tazrout, Allawa Ait Mbarek, Omar Ouartilane, etc.

Tahar Khellaf  

1 COMMENTAIRE

  1. On comprend l’ardeur à afficher fièrement sa Kabylité, à lutter contre toute forme d’assimilation, à combattre les velléités de la prééminence de l’idéologie Arabo-islamiste en terre Kabyle, à dénoncer toute tentative de domestication de cette Kabylie chère à tout Kabyle digne, à reprocher l’immobilisme de ceux qu’on nomme Algériens etc… seulement le problème de la Kabylie est avant tout Kabylo-Kabyle avant qu’il ne soit Algérien autrement dit que tous les désarrois et les échecs que subit la Kabylie est à mettre sur le compte des Kabyles qui n’ont jamais su défendre leur « pays » comme savent le faire les autres peuples dignes de ce nom. Autant les Algériens étaient par le passé en admiration devant les Kabyles, autant aujourd’hui c’est l’effet inverse qui se produit. Que s’est-il passé depuis qui expliquerait ce changement d’attitude des Algériens à l’égard des Kabyles, pourquoi ce revirement ? Certes les Kabyles ont mené des luttes, se sont sacrifiés, ont bravé les dangers, ont affronté le pouvoir mais pour des résultats en fin de compte stériles, c’est comme tourner en rond. En cause de ces échecs répétés l’incohérence des luttes menées ça et là, le nombrilisme exacerbé des uns et des autres, l’ego démesuré de certains pseudo leaders et surtout la désunion de tout ce beau monde dont le résultat est le délitement des forces au profit de ceux considérés comme ennemis. Or, jusqu’à preuve du contraire, le pire ennemi de la Kabylie ce sont ses propres enfants qui s’agitent plus qu’ils ne luttent, qui se disputent entre eux plus ne le font avec leurs adversaires, qui rouspètent plus qu’ils n’agissent, qui se trahissent mutuellement et même cordialement, ou qui sèment pour que les autres récoltent. Que de temps perdu depuis au moins les 35 dernières années, que de sang et de larmes versés, que de vies et de rêves brisés, des familles en souffrance, des forces anéanties et des espoirs refoulés. A qui la faute si ce n’est aux Kabyles eux-mêmes parce qu’ en cas d’échec on s’en prend d’abord à soi même en toute objectivité et ne pas rendre systématiquement responsable l’ennemi qui, lui ne l’oublions jamais est et sera toujours dans son rôle. Personnellement, je suis en admiration devant les dirigeants et militants souverainistes Kabyles pour ce qu’ils entreprennent,pour leur audace, leur détermination, leur foi en la cause qu’ils défendent, leur enthousiasme et leur courage à briser des tabous et à affronter l’un des régimes les plus terribles que compte la planète. Mon admiration est d’autant plus accentuée que j’ai l’impression qu’ils luttent pour la cause d’un peuple fictif tant la majorité des Kabyles demeurent impassibles et complètement indifférents à la cause censée être la leur. Concrètement, on ne constate aucun prolongement, du moins physique, de cette lutte sur le terrain si ce n’est quelques militants ou étudiants qui font ce qu’ils peuvent, selon leurs moyens et à leurs risques et périls. Est-ce normal que les militants souverainistes soient interdits d’activités même chez-eux, dans leur fief, qu’ils étudient tous types de scénarios pour qu’ils puissent tenir ne serait-ce qu’un meeting dans leurs villages ou qu’ils jouent au chat et à la souris pour pouvoir échapper au coup de filet de la police ou de la Gendarmerie. La Kabylie aujourd’hui fait peur plus qu’elle ne suscite de l’espoir, le salafisme avance à grande enjambée, la femme dite gardienne des traditions s’est soumise à la secte des assassins, le Hidjab fleurit de partout et paradoxalement l’Arabisation ne s’est jamais bien portée en Kabylie que depuis l’officialisation trompeuse de Tamazight, les uns et les autres rivalisent de zèle pour plaire aux maîtres du moment, les Arabes et Arabophones Algériens ne se sont jamais mieux sentis chez eux qu’en Kabylie, les fléaux sociaux jadis inconnus sont légions, l’insécurité règne à chaque coin de rue, l’incivilité est devenue une deuxième nature et j’en passe des plus pires. Alors qui doit-en blâmer, que faire, comment sensibiliser, comment réunir autour de valeurs communes sachant qu’il est plus difficile de changer une mentalité que de changer le cours d’un fleuve. Depuis 1949 à ce jour que les élites Kabyles se trompent ou trahissent, aujourd’hui il est difficile de re-gagner la confiance perdue dans les méandres de la bêtise, de l’ignorance, de l’égoïsme, de la cupidité, des mauvais choix et du manque de vision. La Kabylie attend toujours son sauveur.

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