Visite d’Emmanuel Macron en Algérie : Le MAK appelle à un rassemblement devant l’Assemblée nationale pour le 25 août

5
1989
rassemblement devant l’Assemblée nationale
rassemblement devant l’Assemblée nationale

PARIS (TAMURT) – Sur invitation de son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, le président français Emmanuel Macron se rendra en Algérie à partir du 25 août pour une visite de trois jours. La coordination MAK Paris Île de France vient d’appeler à un rassemblement devant l’Assemblée nationale française pour jeudi prochain afin d’interpeller le premier homme de l’Elysée sur « le terrorisme qu’exercice l’Etat algérien sur la Kabylie et son peuple ».

Le président de la République française, Emmanuel Macron, effectuera une visite en Algérie du 25 au 27 août, selon l’annonce faîte par l’Elysée, fin de la semaine dernière. Il s’agit-là de la première visite d’un président français depuis l’installation d’Abdelmadjid Tebboune, en décembre 2019, à El Mouradia. Cette visite intervient dans un contexte de répression sans précédent menée par le régime algérien contre la Kabylie et ses enfants. Afin donc d’interpeller le président français et l’inciter à « ne pas être complice par indifférence devant l’histoire », le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) a appelé à un grand rassemblement devant l’Assemblée nationale française pour le 25 août prochain. Selon les initiateurs de cette action (Coordination MAK Ile de France), ce rassemblement sera organisé pour « soutenir nos prisonniers politiques et d’opinion, torturés par le régime terroriste et colonial algérien », et « dénoncer les plans machiavéliques de l’Etat criminel algérien ».

A travers cette manifestation, la diaspora kabyle veut aussi interpeller « les instances internationales pour rompre leur silence devant les injustices du système politiquo-militaire des généraux sanguinaires algériens ». Pour le MAK, « la diplomatie ne peut être synonyme de silence devant le terrorisme qu’exerce l’Etat Algérien sur la KABYLIE et son peuple ! », lit-on dans le communiqué-appel publié par la coordination MAK Paris Île de France. Pour rappel, le régime algérien a arbitrairement classé le MAK comme ‘’organisation terroriste’’, le 18 mai 2021, avant de lancer une vaste vague d’arrestations de militants et de leaders politiques kabyles. En août de la même année, la junte militaire d’Alger, après y avoir instauré un climat de terreur, a embrasé la Kabylie par des incendies criminels, faisant des centaines de morts, de blessés et des dégâts écologiques incommensurables. A noter qu’en décidant de se passer du gaz russe, des pays européens, comme l’a déjà fait l’Italie, se tournent vers Alger pour assurer leur approvisionnement en cette énergie en prévision de l’hiver prochain. La visite d’Emmanuel Macron en Algérie sent donc le gaz.

La question est de savoir si le président français osera évoquer la dégradation des droits de l’homme en Algérie et la répression féroce enclenchée par le régime algérien en Kabylie ou évitera les sujets qui fâchent pour s’assurer une part suffisante du gaz algérien.

Lyes B.

5 Commentaires

  1. L’Algérie, pays arabe est une notion fonctionnelle à la vision de l’empire napoléonien, ce qui a été repris par De Gaulle et tous les présidents français. Dans ce sens la responsabilité politique de ce qui en découle comme pratiques politique, notamment les « élections » truquées régulièrement hallalisées par les gouvernants français, de gauche comme de droite. Cette participation directe est la vraie visière raciste, dans la mesure où l’on on nie la démocratie au peuple algérien en aidant la dictature. Si donc la France voulait vraiment une coopération future, elle aurait aidé le régime à se dépasser sans mettre le pays en danger, ce qui aurait pu créer le pont idéal entre les deux rives. Aujourd’hui, on feint une opposition de façade, en 2017 il y eut connivence et l’on feint le « rapprochement », même stratégie employée par le régime, qui profitera des tensions pour passer au nom de l’urgence nationale, sa feuille de route arabislamique et militaire comme unique alternative possible. Les tensions en Kabylie datent de 1963 quand les visions politiques et identitaires divergeront entre démocrates et arabislamistes, installés par De Gaulle comme l’a si bien insinué la phrase-bombe de Mehri  » c’est De Gaulle qui nous imposera l’arabisation ».

    Aujourd’hui que les contradictions politiques sont arrivées à cet impasse où la France soutenant le Maroc dans le polisario, ce qui rendra impossible toute coopération avec le régime algérien, la mémoire est encore une fois convoquée pour peser en faveur du status quo plutot que d’un règlement des conflits. Un statut quo qui se veut aussi un moyen pour consolider le fait accompli sociétal. La Kabylie se trouvant donc comme variable d’ajustement des relations entre deux gouvernements qui ne l’ont jamais considérée comme déterminant de cet échiquier. C’est donc la Kabylie qui risque d’etre suffoquée par une entente de cette France-arabie phase 2 qui est en construction.

    L’Algérie a tout intérêt à asseoir une dynamique politique endogène pour régler ses problèmes politiques internes, plutôt que de les suffoquer avec cette fictive unité de son « oumma ». De ce rationalisme, naîtra la voie politique qui rendra possible une coopération entre les deux peuples français et Amazigh d’Algérie.

    C’est à partir d’un soi bien clair que l’on peut appréhender la relation avec l’autre. Les crises révèlent les problèmes des peuples et leurs cultures. Dans ce sens, l’Algérie officielle n’ira pas se ressourcer dans la Numidie pour recoudre les liens, mais c’est dans la « oumma » qu’elle se cherche ce rôle de leader. Du reste, c’est une hérésie que de croire que l’on peut faire référence à autre chose que ce qui nous habite, la culture Kabyle est étrangère à cette Algérie et la coupure est verticale. D’où le choix impératif : assimilation par islam interposé ou bien disparition par la violence.

    L’Algérie arabe et islamique est au plus un appendice de l’orient dans son identité d’emprunt et choix politique, si ce n’est pas la « oumma » conquérante, c’est les néo-ottomans ou alors De Gaulle. En effet le modèle social et politique Kabyle est ignoré par les Algériens et l’Etat algérien, c’est en orient qu’ils trouvent leurs idéaux et valeurs.

  2. Il ne faut pas oublier aussi que l’appellation orientale de cette partie du monde est bien un choix coloniale des français et des anglais qui par ailleurs sont à l’origine de l’arabisation voire même de la terminologie Arabe. Les anglais qui avait besoin de soutien pour combattre les ottomans ont fait croire aux indigènes « dits arabes » qu’il fallait reconquérir les terres de leurs ancêtres « arabes. C’est ainsi que la manipulation à commencer. Alors que les yéménites par exemple n’ont rien d’arabes tout comme le reste. D’ailleurs Sanaa était appelé e UZAl avant. Ainsi donc en Afrique du Nord les Français,en Asie des anglais. C’est la politique coloniale qui a rendu tout arabe et oriental. Les orientalistes français sont les destructeurs des indigènes africains. De l’Asie mineure habitée déjà par les africains dont par ailleurs l’onomastique témoigne pour peu que l’on s’intéresse comprendre l’origine des lieux de cette région. La langue kabyle,tamazight, nous donne la réponse. Izra el…etc ..
    Même l’Egypte est rendue l’Orient. C’est ainsi que l’histoire tronquée rend l’Orient supérieur et civilisateurs de l’Afrique du Nord alors que c’est l’inverse. C’est dommage que les kabyles ne s’intéresse pas à l’origine de leur langue qui est celle de toute la Méditerranée. Il devient urgent de comprendre ,c’est quoi le phénicien qui n’est ni un peuple ni une langue. L’histoire coloniale reprise hélas, par ignorance ,confort ou intérêts le fait croire. La civilisation de Carthage est bien nord africaine . La langue des Atlantes africains le confirme.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici