PARIS (TAMURT) – Je suis témoin d’un enlèvement en direct qui a eu lieu à place de la République, Paris, ce dimanche 27. Macron avait envoyé sa cavalerie pour interpeller une personne pacifique, Dan Lodi organisateur du rassemblement et responsable du comité de soutien à Yvan Colonna et des prisonniers politiques corses.
Je discutais avec Dan Lodi de ce qu’il y’a lieu de faire pour une éventuelle collaboration entre la Kabylie et la Corse. La police présente en masse dès le début de l’action avait dans un premier temps voulu vérifier l’identité de Dan Lodi. Une demande de rassemblement pour Dan Lodi n’était pas nécessaire. Visiblement, la préfecture n’était pas de cet avis. Cette interpellation ressemble beaucoup plus à un enlèvement, mais pas par n’importe quelle police, car c’est la (BRAV.M) Brigade de répression de l’action violente motorisée qui s’en est chargée.
J’ai vu Dan Lodi interrompre son discours et s’excuser à cause de l’appel de la préfecture lui signifiant que le rassemblement ne devait pas se tenir. N’en déplaise à la préfecture, Dan a maintenu le rassemblement. « Au moins, la police s’intéresse à nous, il y a au moins quelque chose de positif…», dit-il.
Malgré l’enlèvement, le rassemblement de soutien a continué et le dispositif policier a été levé. Le rassemblement s’est terminé aux alentours de 15 h avec l’Hymne corse – Dio vi salvi Regina, chanté par l’artiste Graziella et les personnes présentes. La très vive émotion et la colère profonde qui a suscité l’assassinat de Yvan Colonna dans la prison d’Arles, se traduit désormais par une défiance envers l’Etat largement partagé et durablement installé.
La Corse comme la Kabylie subissent le mépris de la politique centralisée. Berger des montagnes, militant nationaliste, de mère Bretonne et de père Corse, Yvan Colonna emmagasine toute une charge symbolique qui mènera son peuple à son indépendance contre le Jacobinisme et la puissance de l’État français. Voltaire disait : « L’arme principale des Corses était leur courage. Ce courage fut si grand que dans un de ces combats, vers une rivière nommée Golo, ils se firent un rempart de leurs morts pour avoir le temps de recharger derrière eux avant de faire une retraite nécessaire ; leurs blessés se mêlèrent parmi les morts pour affermir le rempart. On trouve partout de la valeur, mais on ne voit de telles actions que chez les peuples libres. »
N. Yanat