Bgayet : La mobilisation des étudiants hirakistes bat de l’aile

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Le Hirak à Bgayet
Le Hirak à Bgayet

BGAYET (TAMURT) – Une très faible mobilisation des étudiants a été observée, ce mardi matin, à l’occasion d’une marche organisée par une infime partie de la communauté estudiantine à Bgayet, qui s’accroche encore au hirak. Cette marche a très peu mobilisé les étudiants. D’ailleurs, plusieurs marcheurs ayant pris part à cette manifestation ne font pas partie de la communauté universitaire !

En effet, sur les 50 000 étudiants environ que compte l’université de Bgayet, quelques dizaines seulement ont battu le pavé, ce matin, du campus Targa Ouzemour vers le centre-ville de l’antique Saldae dans une manifestation qui sonne comme un baroud d’honneur. En plus d’une timide mobilisation, cette marche a été caractérisée par une anarchie indescriptible et une mauvaise organisation. En outre, elle était marquée par une confusion dans les slogans. Certains manifestants ont marché pour réclamer « une vie décente », « plus de prospérité économique », et d’autres pour « la libération des détenus ». Ils sous-entendent bien-sûr ceux arrêtés dans le cadre des marches du hirak, dont une soixantaine a été déjà libérée à la faveur d’une « grâce présidentielle ».

Les autres détenus politiques et d’opinions, comme les militants indépendantistes kabyles, sont oubliés par ces marcheurs aux revendications sélectives. D’autres manifestants ont scandé en arabe « Dawla madania, machi islamia, machi âaskaria » (Etat civil, ni islamique, ni militaire). Or, l’Etat algérien est fondamentalement construit sur ces deux piliers, en plus de l’arabité.

D’ailleurs, peut-on imaginer une majorité des algériens qui accepterait une Constitution sans l’article deux stipulant que l’Islam est religion d’Etat ? Quel Etat civil réclame-t-on ? Est-ce un Etat laïc qui garantit l’égalité entre les différentes confessions religieuses, un Etat démocratique instaurant l’égalité entre l’homme et la femme, en abrogeant l’actuel code de la famille ou plutôt de l’infamie inspiré de la tradition islamique ? Ainsi, l’on passe des revendications réclamant « un changement radical du système » et « l’avènement d’une deuxième République » à des revendications vagues.

D’ailleurs, le président algérien Abdelmadjid Teboune a déclaré, hier, dans une entrevue accordée à deux médias qu’il n’est nullement « inquiété » par la reprise des marches du hirak, et que les « revendications authentiques de ce mouvement ont été satisfaites ».

Arezki Massi

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