AOKAS (Tamurt) – Le pouvoir s’est rétracté suite à la mobilisation citoyenne à Aokas. Après avoir interdit huit conférences et une table ronde, les militants de l’association culturelle Azday Adelsen n’Weqqas et fans du café littéraire de la localité, ont réagi, lors de la dernière conférence refusée, en tenant tête aux policiers venus en renfort. Des émeutes éclatèrent lesquelles se sont soldées par des blessés, des deux côtés. Suite à cela, le staff du wali a invité les représentants de la société civile d’Aokas à une rencontre pour dialoguer et apaiser la situation.
Durant celle-ci, le pouvoir, via son responsable de la sécurité au niveau des services du wali, a présenté, d’une manière diplomatique, ses excuses pour l’attaque policière et le refus de la chef de daïra de délivrer des accusés de réception tout en rappelant aux membres de la délégation que désormais l’association Azday Adelsen peut organiser ses conférences comme bon lui semble sans formuler de demandes d’autorisation mais….à condition d’éviter les » séparatistes » du MAK. Ce à quoi, les présents avaient répondu par une série de questionnements à savoir qu’ils ne peuvent reconnaitre « ces séparatistes » dont parle le pouvoir et que le café littéraire est un espace d’expression culturelle ouvert à tous les kabyles, quelle que soit leur appartenance politique. Bien qu’il ait accepté sa défaite, le pouvoir a continué ses intimidations. En effet, le commissaire local a convoqué trois membres du café littéraire pour attroupement illégal (sic).
L’intervention du président de l’APW auprès du wali pour qu’il reçoive une autre délégation a fait que ce dernier, après avoir écouté les doléances de celle-ci, a instruit la police d’Aokas de ne plus importuner les membres d’Azday, rapporteront les membres de la délégation qui s’est déplacée chez le wali. Toutefois, décidée depuis la semaine dernière, la conférence qu’animera d’aujourd’hui samedi, Amari Chawki, sera maintenue et autorisée contre le gré ou le bon vouloir des autorités. Il est même prévu, à Aokas juste avant la tenue de la conférence, une marche grandiose, de protestation contre la censure sous toutes ses formes, à laquelle participeront beaucoup d’intellectuels et d’hommes de culture qui viendront de toute la Kabylie. Les citoyens d’Aokas ont eu le dessus sur l’administration coloniale.
Amaynut