Les étudiants ont marché de nouveau à Tizi Ouzou

2
2791
Marche des étudiants à Tizi
Marche des étudiants à Tizi

KABYLIE (TAMURT) – Des milliers d’étudiantes et d’étudiants ont encore marché dans la ville de Tizi Ouzou en ce mardi 11 février 2020 pour dénoncer le maintien du même système politique qui dirige l’Algérie depuis 1962 et pour exiger la libération de tous les détenus d’opinion.

C’est devant le campus universitaire de Hasnaoua, à mi-chemin entre l’ancienne et la nouvelle ville de Tizi Ouzou, que des centaines puis des milliers d’étudiantes et d’étudiants ont commencé à se rassembler en fin de matinée de ce mardi 11 février 2020. Plusieurs gros carrés se sont formés par la suite. Des dizaines de banderoles, où étaient transcrits l’essentiel des mots d’ordre de cette manifestation hebdomadaire de la communauté universitaire qui se tient depuis février 2019 à ce jour, y étaient brandies. Les manifestantes et les manifestants sont venus des différents campus dépendant de l’université Mouloud-Mammeri à l’instar de Boukhalfa, Tamda, Oued Aissi et Bastos. La marée humaine s’est alors ébranlée comme d’habitude vers le boulevard Lamali-Ahmed, parcouru de bout en bout avant de bifurquer vers le boulevard Abane-Ramdane, non sans marquer plusieurs haltes notamment au niveau du siège de l’ancienne mairie et actuel musée de la ville de Tizi Ouzou.

Après quoi, la manifestation a traversé sa dernière étape qu’est le boulevard Larbi-Ben-Mhidi qui aboutit sur le carrefour Matoub-Lounès, situé à l’entrée ouest de la ville de Tizi Ouzou. Comme chaque mardi, une ambiance festive a régné tout au long du déroulement de la manifestation des étudiants qui s’en sont pris à toutes les personnalités qui symbolisent le régime algérien, à commencer par le président Abdelmadjid Tebboune, auquel les marcheurs dénient le droit de parler en leur nom puisque dans toute la Kabylie, l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 n’a pas eu lieu. Les manifestants ont, en outre, scandé des slogans en faveur de la libération des détenus politiques dont Karim Tabou et Fodhil Boumala. Les manifestants se sont dispersés dans le calme une fois parvenus au point de chute de la marche en se donnant rendez-vous pour vendredi prochain.

Tarik Haddouche

2 Commentaires

  1. Il est impossible de faire partir le système algérien rien qu’en marchant une fois par semaine. En 2001, un certain 14 juin, il y eut plus de 2 millions de Kabyles qui ont marché sur Alger, et cela n’a pas ébranlé le pouvoir algérien.

    Le pouvoir est arrivé à détacher ces étudiants de la revendication identitaire Kabyle, il faut reconnaître que les rcd et le ffs ont été les premiers à sauter à pieds joints dans le piège qui leur fût tendu par le pouvoir, à savoir accepter le scélérat triptyque « arabité, islamité, amazighité ». Il n’ y a jamais eu auparavant une aussi grande supercherie.

    Ces étudiants Kabyles ne comprennent malheureusement pas qu’ils font partie du peuple kabyle, et que celui-ci n’a rien à voir avec le peuple arabe-algérien. Un peuple c’est une langue, un territoire, des valeurs communes. Et rien de tout ce la n’est partagé avec les arabe-algériens. Lois laïques vs lois inspirées de la religion, langue Kabyle vs Langue arabe, terre Kabyle vs terre algérienne. Nos valeurs sur l’égalité homme-femme sont en contradiction avec les leurs. Mêmes nos projets de société sont en opposition : nous voulons aller plus loin dans la parité et l’égalité y compris dans l’héritage alors que eux ne rêvent que d’instaurer une société où les femmes seront à l’image de celles d’il y a 15 siècle…

    Et même si ce régime algérien s’en va (c’est une hypothèse) et même si une démocratie s’instaure en algérie, les Kabyles et la Kabylie perdront : car la démocratie c’est la loi de la majorité, et on sait que les Kabyles sont minoritaires. Les décisions c’est les autres qui les prendront. Les lois c’est celles que voudront les autres, pareil pour tout le reste : le choix du président et des gouvernants, la condamnation de la laïcité, les lois alignées sur la religion, etc… Les Kabyles qui sont minoritaires n’auront pas la capacité de changer une virgule dans les projets de lois algériennes…

    Le rcd et le ffs qui n’ont jamais obtenu les faveurs électorales des algériens ont récolté ce qu’ils ont semé : ils restent des partis sans influence jusqu’à leur disparition. Les étudiants incultes suivent leur trace.

  2. Noa vous êtes gentil de dire qu’ils ont sauté dans un piège. Cela aurait vrai s ils comprenaient enfin l’étendue de leur méprise, mais non; ils continuent è vouloir démocratiser l’Algérie et n’ont que dédain pour les « kabylistes ».

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici