CONTRIBUTION (TAMURT) – « Un étranger qui parle ma langue m’est plus cher qu’un compatriote qui l’ignore. » (Proverbe kurde)
« Nous étions en paix comme nos montagnes
Vous êtes venus comme des vents fous
Nous avons fait front comme nos montagnes
Vous avez hurlé comme les vents fous
Eternels nous sommes comme nos montagnes
Et vous passerez comme des vents fous. »
Achod Malakian dit Henri Verneuil (1920-2002), cinéaste franco-arménien, Mayrig.
Au rythme acharné du chantier d’effacement mémoriel qui pèse sur la Kabylie tel un nuage fuligineux, sulfureux, et ce depuis 1962, on ne saura bientôt même plus où l’on habite, encore moins d’où l’on vient – à supposer que l’on soit venus d’ailleurs -, ce qui rendra caduque la question de savoir où l’on va. Oui ! Mesdames et Messieurs, en dépit du soi-disant statut « national et officiel » (1) accordé à la langue naturelle du pays (pour ne considérer que l’aspect linguistique du problème), un tissu démagogique dont l’objectif, tressé comme autant de fils grossièrement agencés, est de nous castrer, nous éradiquer culturellement, nous détourner de la finalité de notre combat. Ce statut ressemble davantage à un os à ronger – mais, en vérité, qu’espérons-nous d’un oppresseur ? – jeté aux « toutous édentés » qu’à une reconnaissance sincère et effective. Et, pendant que l’on palabre, « s’étripe », l’arabisation, aux crocs solidement enracinés dans les maxillaires de la bête immonde et fichtrement acérés capables de déchiqueter le cuir tanné de nos montagnards, poursuit allègrement et inexorablement son œuvre dévastatrice.
Le temps, donc, passe et les interrogations demeurent. Après trois ans d’élucubrations à grand coup de derbuka (2) et de ray, nous ne sommes guère avancés. Dans ce jeu de dupes, on déblatère abondamment et intensément mais on agit peu. Kabyle, garde-toi de croire aux promesses d’un bédouin récemment citadinisé, d’un « Dark Vador étoilé », d’une grenouille venimeuse de la mare à ablutions, ou d’un maxzen hâbleur gorgé de morve paradant sur son aɣyul, s uveṛnus aqahwi (burnous marron, symbole de pouvoir) : elles sont comme le mirage du désert qui rapproche de toi une oasis paradisiaque ! En effet, l’expérience montre que « les pays postcoloniaux sont des dictatures qui ne peuvent changer de nature : que [l’on] n’attende pas d’eux de devenir des démocraties » (3). Il était une fois un scorpion fort robuste qui demanda à une frêle grenouille de le porter sur son dos pour franchir la rivière… Au milieu de la traversée, le scorpion, naturellement, piqua le candide amphibien sauveteur. La grenouille, agonisante, d’une voix pathétique, lui dit : « vous m’aviez promis… » Ce à quoi l’ingrat arachnide répondit : « Je suis un scorpion, c’est ma nature ! »
Les idéologues du « Maître suprême » et du « Maître temporel en ‘’Ray ban noires’’ » et les scribes des « décideurs » tapis derrière un voile opaque qui œuvrent dans les arcanes des khaymas, des zawiyyas et des clans d’intérêt s’en prennent sans retenue à la Kabylie considérée comme une « protubérance », une « tumeur » qu’il convient de « traiter » comme l’on dit dans le jargon militaire, d’araser, en s’attaquant, notamment, « au sang de son esprit », sa langue, taqvaylit. Pourquoi ? Parce que cette camarilla sait que la langue (ici taqvaylit) signifie : Nation. Celle-ci est définie comme étant l’ensemble des êtres humains ayant une communauté ‘’homogène’’ unie par un territoire, l’histoire (un passé commun), la culture, les traditions, la langue, la volonté de vivre ensemble et constituant, éventuellement, une communauté politique. La langue est un symbole d’identité et il existe un lien particulièrement fort entre elle et le sentiment d’appartenance à un groupe ou une identité nationale.
Il est notoirement connu que la langue est un ciment, un ferment d’unité très puissant, et semble être un préalable indispensable à la construction d’une Nation. Et, cela, chers éventuels lecteurs, vous l’avez déjà compris, n’a pas échappé aux doctrinaires de l’arabisme. Il faut donc phagocyter taq°vaylit ! Tous les impérialismes, colonialismes commencent par imposer aux « indigènes » la langue de l’envahisseur, celle qui apporte la « civilisation » pour dégrossir, dégauchir le « jahil », le « barbare. » La langue « est presque toujours l’une des plus déterminantes. Au moins autant que la religion, dont elle a été, tout au long de l’Histoire, la principale rivale, d’une certaine manière, mais aussi quelquefois aussi l’alliée. Lorsque deux communautés pratiquent des langues différentes, leur religion commune ne suffit pas à les rassembler » soulignait, fort justement, l’écrivain et journaliste libanais, Amin Maalouf (4). Et chez « nous », l’affirmation de soi – être Amazigh / Kabyle – entraîne inévitablement une réaction négative de l’Autre.
Résister, c’est exister
« Quand un peuple tombe esclave, tant qu’il tient sa langue, c’est comme s’il tenait la clé de sa prison. »
Alphonse Daudet (1840-1897), écrivain français.
Alors que les Églises d’Orient ont gardé l’habitude d’employer dans la liturgie la langue du pays (araméen, syriaque, grec…), l’Église catholique romaine (issue de l’Église trinitaire après le Grand schisme de 1054) est restée attachée au latin [grâce à Tertullien (Carthage 155-222), Africain converti, la religion chrétienne s’énonce désormais en latin] jusqu’au concile Vatican II (1962-1965) qui prit en compte les différentes mesures édictées, au niveau des Églises particulières, en faveur des langues usuelles considérées comme langues liturgiques. En ce premier dimanche de Carême 1965, la messe n’est plus dite en latin mais en langue vernaculaire (langue parlée seulement à l’intérieur d’une communauté). À l’inverse, l’islam impose toujours, dans les pays qu’il a colonisés, l’arabe à tous les services officiels de l’État, tous les établissements privés ainsi qu’aux personnes. L’arabe, langue du Coran (5), est considéré par ses utilisateurs depuis les débuts de l’islam comme « sacré », par conséquent ayant une valeur morale supérieure aux langues autochtones. On peut deviner aisément la finalité d’une religion révélée, une imposture souillée de sang : dominer, exploiter, biffer les identités comme une mention superflue ! Pourtant, pour le Kabyle colonisé, à l’école ou à la mosquée, lors de la prière ou de la xuṭba (sermon délivré par le ccix), l’arabe est une langue étrangère qui servira, éventuellement, de viatique pour gagner le royaume des cieux.
C’est par la langue maternelle (« parentale » ou encore « langue première »), taq°vaylit, que se transmet l’héritage culturel ancestral alors que la langue de l’impérialisme, l’arabe, tend à le gommer et à lui substituer un patrimoine culturel étranger à la société kabyle. Dès lors que le Kabyle n’utilise plus sa langue maternelle pour communique, il ne peut plus transmettre les valeurs de la kabylité (6) et nos contes, poèmes, joutes verbales… seront vidés de leur sens, pertinence, impertinence, enseignement… Il apprendra la geste hilalienne, qu’il fera sienne, la poésie de Al-Khansa (7) qu’il psalmodiera dans ses rêves et oubliera celle de Si Muḥend u Mḥend (1845-1905), entre autres, que tant de générations ont apprise, chantée. Le barde le plus prolifique qui jure que nul ne lui fera subir sa loi, le Kabyle versificateur errant qui demande à son cœur de ne plus s’emporter, de rompre avec les renégats qui se jalousent pour le mal et de se « détourner de l’Arabe » (8). Forger l’expression « la langue de Muḥend u Mḥend » pour évoquer taq°vaylit comme on a l’habitude de dire « la langue de Molière », « la langue de Voltaire », « la langue de Shakespeare » ou « la langue de Goethe », des figures emblématiques qui ont contribué à donner un prestige à leur langue respective, serait une reconnaissance légitime du personnage, du plus grand poète, sinon de l’Afrique du Nord, du moins de la Kabylie, un observateur avisé de la société qui a su transformer des mots « simples » en vers vivants, justes, expressifs, pertinents, merveilleux. Jésus changeait l’eau en vin, Muḥend u Mḥend transformait ses regrets, ses colères, son amertume, ses déceptions, sa misère en boisson enivrante pour l’esprit.
La langue maternelle est un support identitaire privilégié qui s’ajoute à d’autres repères identitaires matériels et immatériels : histoire, traditions, éducation, famille, artisanats, drapeau, bijoux, poésie, musique… C’est autour de ce support identitaire vital que s’articulent des éléments qui participent à la CONSTRUCTION DE L’APPARTENANCE ETHNIQUE : histoire, rites, codes de droits et revendications basées sur ces codes, symboles et emblèmes, patrimoine culturel en général. Cette réalité charge la langue maternelle d’un pouvoir immense : elle s’affirme comme un élément d’opposition et trace une « frontière ethnique. » Une valeur authentiquement culturelle qui donne la possibilité aux femmes et aux hommes de communiquer entre eux dans une relation sincère. Elle joue un rôle fondamental, sur le plan individuel et collectif, dans l’existence et le renforcement du lien dont elle est l’un des garants. Faire usage de sa langue maternelle par loyauté à l’égard de son peuple est un signe d’appartenance à celui-ci et de renforcement du territoire de l’autochtonie.
En Kabylie, l’interculturalité n’existe que dans un sens : un seul et unique arabophone obligera l’agora, tajmaɛt (9), à s’incliner devant lui et à communiquer exclusivement en langue sémitique (10). L’arabophone, « éduqué », « formaté » par l’idéologie islamo-arabiste et sûr de son bon droit, fait de la dévalorisation de tamaziɣt une règle quotidienne, avec des effets néfastes sur le locuteur et son peuple. Le prestige de la langue arabe, parce qu’elle « demeure la langue officielle de l’État » comme le stipule avec force la Constitution, se trouve, de facto, renforcé comme instrument de domination. Cette formulation favorise honteusement le seul usage de l’arabe sur les plans politique, juridique, social et économique. Le prestige de l’arabe, en raison de sa « noble » origine, « qurayshite et divine », est plus fort que le prestige de la langue autochtone ayant pourtant plusieurs millions de locuteurs et un passé culturel fort remarquable. L’invention de l’alphabet autochtone a précédé celle de l’arabe de 10 siècles – au moins -, faut-il le souligner !
Cependant, de nos jours, la valeur sociale du travail fait de l’usage de l’arabe, outil de l’instruction obligatoire, de l’école primaire jusqu’à l’université, un mécanisme de promotion et d’élévation sociale. En dépit du rejet de la langue arabe chez le Kabyle, elle a conséquemment trouvé sa place dans son imaginaire cognitif. Et taq°vaylit est reléguée très bas dans l’échelle des valeurs sociales – à peine sert-elle, dans les milieux lettrés, à quelques verbiages ou anecdotes – puisqu’elle ne lui permet d’accéder ni au travail – un invariant de la nature humaine -, qui occupe une place essentielle dans la société, ni à l’insertion sociale. Du moins, croit-il !
Chez l’arabo-musulman actuel, l’enjeu consiste à mettre en valeur de façon ostentatoire la qualité « officielle » de l’arabe, langue « sacrée et divine » (dans l’empire des califes, la langue de communication et de culture était l’arabe, langue véhiculaire des musulmans), et à minorer, mépriser tamazight, celle-là même qu’il considère comme impie, une invention des Pères blancs, ces Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, et qui ose conceptualiser un discours quotidien de revendication d’une autonomie culturelle, politique, voire l’indépendance. Cet enjeu, stimulé, encouragé par les politiques linguistiques des gouverneurs en Tamazgha centrale afin de « pacifier » définitivement la région, accule le Kabyle à opter pour un choix identitaire : l’authenticité, la légitimité, l’historicité, la pertinence, la vie, l’homme libre ou l’imitation, l’artificialité, la « légalité », la fausseté, sinon la mort culturelle du moins la survivance servile. Ô, arabo-musulman, puisque ta curiosité cognitive et communicative reste obstinément hermétique comme une huitre à tamazight, alors je m’abstiens de pratiquer ta langue que tu voudrais m’imposer b-ssif.
Pour illustrer le déni, l’ostracisme et l’hostilité qui frappent taqvaylit et ses locuteurs, permettez-nous de vous soumettre le témoignage ci-dessous.
LǦUHṚA TAGLIZIT
« Ayen nesselmed
Wa yettu-t
Wa yettazu-t. »
Ccix Muḥend u Lḥusin (1838-1901), poète kabyle.
« Tenez, dit la vieille dame en kabyle, voici tous les papiers nécessaires. »
Et comme l’homme à qui elle s’adressait ne répondait toujours pas, elle ajouta, toujours dans la même langue :
« Mon fils travaille, il n’a pas le temps de venir. Et comme il tient, à juste raison, que la naissance de son fils soit déclarée aujourd’hui, alors je suis venue. Mais, je le répète, j’ai tous les papiers nécessaires. »
Mais l’employé de Mairie ne répondait toujours pas et continuait à écrire. Respectueuse de l’ « autorité », la vieille dame attendait encore un moment avant de reprendre son monologue. Mais l’employé restait indifférent.
Elle lui lança :
« Di leɛnaya-k a mmi ḥareɣ ad ṛuḥeɣ.»
À ces mots, l’homme releva la tête et montra un visage où se lisait une réelle hostilité.
« Combien de fois, hurla-t-il presque, en arabe, combien de fois devons-nous vous dire que nous ne comprenons pas votre « anglais » (11) ? Il faut vous mettre dans la tête que l’Algérie est arabe et que seule la langue « sacrée » du même nom a cours dans l’administration. Si vous voulez donc que je vous serve, il faut utiliser la langue nationale. Et si vous ne la pratiquez pas, prenez soin de vous faire accompagner d’un interprète. » Cela dit, il passa au « client » suivant.
Quoiqu’elle ne parlât pas l’arabe, la vieille kabyle comprit ce dont il s’agit. Courroucée, aussi s’empara-t-elle de ses papiers, non sans dire d’une voix brisée :
«Ih ih ! Tuɣal Lǧuhṛa d Taglizit, et qui pis est, une étrangère dans son propre pays. Il me faut un interprète dans le pays de mes ancêtres. Quel malheur ! »
« Je proposai mes services à la vieille dame, dit l’homme qui a rapporté la scène, mais elle refusa. »
« Voyez-vous mon fils, lui dit-elle, amère et abattue, il n’y a plus de Kabyles. Aux temps où j’étais petite fille, en effet, cet avorton ne m’aurait pas parlé de la façon que vous avez vue, s’il tenait à sa vie. Mais, maintenant, tout a changé. Les Kabyles ne se soucient plus d’honneur (12) et de dignité, ils veulent vivre, et c’est tout. Mon propre fils m’a demandé l’autre jour d’apprendre l’arabe pour faire plaisir à nos voisins, des Imazighen honteux de leur origine. Mon fils, la chair de ma chair, n’ose pas se dire Kabyle de peur d’être renvoyé de son travail. »
Voyez-vous, mon fils, il nous faut réviser jusqu’à nos proverbes. Nous ne pouvons plus dire en effet : Ad neṛṛeẓ wala ad neknu. Tout juste pouvons-nous dire : ‘’ečč aɣṛum-ik tessusmeḍ’’. Ah ! Si j’étais jeune, mon fils ! Oui si seulement je suis un homme… ! »
S. A. AÏT AMEUR
1. « Une langue officielle est une langue qui a une police et une armée », Mouloud Mammeri (1917-1989).
« Une langue est un dialecte avec une armée et une marine », Max Weinreich (1894-1969), linguiste yiddish.
2. Les mots d’origine amazighe ou sémitique sont transcrits en caractères gréco-latins adaptés à la langue kabyle (Alphabet Phonétique International, API).
3. Mehenni F., Le Siècle des identités, Michalon, Paris, 2010, p. 122.
4. Maalouf A., Les Identités meurtrières, Grasset & Fasquelle, Paris, 1998.
5. « Nous l’avons envoyé en langue arabe, afin que vous le compreniez » affirme le Coran, autrement dit, les autres langues, pourtant une création du même Dieu, sont inintelligibles. Le prétendu Messager de l’islam nous enseigne que « Celui qui apprend la langue d’un autre peuple, il ne se perd pas en son sein.» Ou « Ô peuple, vous descendez tous d’Adam… et aucun Arabe n’a de supériorité sur un non-Arabe. » (sermon prononcé par le prophète sur le mont Arafa).
Fort de ces recommandations, nous invitons les « Arabères » à s’initier à la langue autochtone – tamazight – pour qu’elle soit placée sur le même piédestal que la langue officielle. Dans le cas contraire, Lǧuhṛa « Taglizit » scandera, ad vitam aeternam et à tue-tête : « D acu kem-igan d weltma, A yelli-s n tekna n yemma ! »
N’est-ce pas un proverbe arabe qui enseigne que « L’homme est l’ennemi de ce qu’il ignore : enseigne une langue, tu éviteras une guerre, répands une culture, tu rendras un peuple auprès d’un autre populaire ? »
6. Taqvaylit (kabylité) désigne la « langue kabyle », « l’honneur », « le code de l’honneur », la manière d’être kabyle, jadis fortement intériorisée comme une seconde nature. La kabylité n’est pas une simple liste de termes superlatifs ; elle se veut un modèle idéal de vie individuelle et collective (autrefois, on vivait pour le village), d’équité et de valeurs universelles. C’est un système de valeurs et de qualités faites de droiture, courage, loyauté, hospitalité, dignité, responsabilité, respect, considération, entraide, solidarité, bienveillance, empathie, fraternité… Il fallait avoir vécu la période où la kabylité avait encore un sens pour saisir et comprendre les valeurs que véhiculait chaque vocable du « code de l’honneur. » Aujourd’hui, nous avons fait le choix de tourner le dos à des valeurs et une philosophie qui ont fait la force de la Kabylie. Inexorablement, il faut s’attendre à des conséquences.
Notre « code de l’honneur » est un ensemble de règles tacites, orales ou écrites, que doit impérativement respecter la société kabyle. Il était en vigueur jusque dans les années 1950 puis, après l’indépendance territoriale, il a, peu à peu, perdu sa vivacité, son autorité. Les personnes ne respectant pas leur « honneur » ou celui de leurs contribules sont, souvent, victimes de vendetta.
7. Al-Khansa (Najd, 610-644) est une poétesse arabe, auteure de plus de mille vers, dont le nom trône au fronton d’un lycée à Tizi Wezzu.
8. Feraoun M., Les Poèmes de Si Mohand, Éditions de Minuit, Paris, 1960.
9. Tajmaɛt (place) ou lǧameɛ (lieu de prière ou local public de construction simple) est un lieu situé dans le village ou en périphérie proche où les villageois se retrouvent, surtout le soir, pour palabrer, ergoter et apprendre la vie.
Tajmaɛt (ou un ‘’local laïc’’) dispose de bancs de pierre pour accueillir les citoyens, notamment lors de l’assemblée générale, tajmaɛt. C’est cette dernière qui « est l’autorité dirigeante du village, la seule, à vrai dire, puisqu’elle possède, en même temps que les pouvoirs politique et administratif, la plénitude, au moins en principe, du pouvoir judiciaire. Ses décisions sont souveraines et elle les fait, au besoin, exécuter elle-même» (Hanoteau/Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, p.7). « Cette passion d’égalité et d’indépendance, qui anime la société berbère, est trop générale et trop vivace pour être de date récente » (Hanoteau/Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, p.3).
10. Les langues sémitiques parlées actuellement au Proche-Orient sont l’hébreu et l’arabe (anciens idiomes : akkadien, phénicien, araméen…). L’hébreu est étroitement lié au phénicien, aux langues araméennes et à l’arabe, partageant peu ou prou un fond lexical commun. Leur alphabet consonantique respectif est une adaptation du phénicien.
Rappelons que grand-le père des Juifs (par Isaac fils de Sara-Abraham) et des Arabes (par Ismaël, fils de Agar-Abraham) dont certains veulent nous faire descendre, vivait seulement il y a quelque quatre milles ans. Nous ne pouvons donc avoir de parenté avec les Sémites, puisque l’on ne peut pas naître de quelqu’un qui n’existait pas avant nous. Oui, des milliers d’années avant la venue au monde d’Abraham les Imazighen formaient déjà un peuple auquel le Dieu de Spinoza a donné tamazight, l’une des plus anciennes langues au monde. Ce brave Abraham [ou Abram avant son établissement à Mambré, Gn, 17, 5 ; 18, 6)], né à Ur au XIXe siècle avant J.-C., en Chaldée, enterré à Hébron, en Canaan, n’a jamais foulé les terres africaines qui, au demeurant, ne lui étaient pas promises. Abraham (« Ami de Dieu » dans le Coran), auquel les musulmans sacrifient un jeune mouton lors de la Grande fête, a légué aux juifs le rite de la circoncision, « signe de l’alliance avec le Créateur », pratique adoptée par l’islam. Se considérant comme le « seau » de toute prophétie révélée par Dieu aux gens du Livre, le Prophète chamelier juge comme allant de soi la conversion des juifs à l’islam et choisit dans un premier temps Jérusalem pour l’orientation de la prière, la qibla. Il demanda à ses partisans d’adopter le jeûne solennel de Kippour (ṛamḍan), les autorisa à consommer la nourriture préparée par des juifs et à prendre femme chez eux.
11. Il était courant, à Alger notamment, de voir ceux des nôtres qui ne pratiquaient pas la langue du caravanier, se faire traiter d’« anglais » comme si être Anglais pour ces nasilleurs signifiait la souillure, l’avilissement. C’est pourtant, cet anglais de Shakespeare qu’un vizir, qui prend ses caprices pour des réalités, voudrait promouvoir dans la province de Tamazgha centrale, au détriment du français, car langue de l’ancien colonisateur. Ledit vizir semble ignorer que le pays de ses ancêtres a été colonisé par les Anglais et que les Anglo-saxons sont toujours les protecteurs des lieux dits saints et de la famille dite royale.
Laurence dit d’Arabie, avec l’aide de la France et de la Grande-Bretagne, a été l’artisan du soulèvement armé des Arabes, connu sous le nom de « Révolte arabe » (1916-1918). L’objectif a été de bouter l’empire ottoman du Proche-Orient afin que les deux puissances ci-avant prissent la place de la Sublime Porte. La dynastie saoudienne wahhabite profita alors de la révolte pour s’emparer du Hedjaz et de sa capitale tenue par les Chérifs de la Mecque.
Le Petit Vizir Iznogoud, un marchand d’articles de magie obsolètes, fait dans la diversion afin de marginaliser davantage tamazight. Mais, qu’il « se rassure », nous n’attendons rien d’un sarrasin au comportement impérialiste ! Sans doute, fera-t-il appel aux « Frérots » du Nil, aux « Étudiants » pakistanais voire aux Djendjawids, les « cavaliers du diable », pour enseigner, à leur manière, cela va sans dire, « la langue de… Shakespeare ? » Ainsi, la boucle sera-t-elle bouclée !
12. C’est précisément ce qui nous manque quand nous avons tout oublié ! C’est ce brin de tirrugza de jadis qui fait défaut à l’actuelle Kabylie. Aussi, des Zanj, des êtres grossiers, vils et fangeux se permettent-ils de nous défier, insulter chez nous, en notre demeure. Celui-là nous traite de « soumis », celui-ci de « nains »… Autrefois, cette vermine est châtiée illico presto. Mais, comme dirait l’autre, « il faut être économe de son mépris en raison du grand nombre de nécessiteux. »
-La langue arabe est la langue de l envahisseur arabe.C’est la langue coloniale avec laquelle l envahisseur arabe humilie ,opprime,torture ,égorge et colonise les « pauvres défaitistes imazighénes » et nous kabyles en particulier
-La langue arabe :
c est une langue qui dépersonnalise ce « pauvre fataliste amazigh et kabyle en particulier ,en leur imposant ,colonialement, une identité arabe ,asiate moyenorientale ,qui n est pas la leur,des traditions festives,familiales,cultuelles arabes qui leur sont étrangères,qui affuble leurs enfants et leurs terres de noms , prénoms et patronymiques arabes ,qui leur chippe leurs terres amazighs pour les transformer en terres de l imposture coloniale maghreb « dit « arabe du non moins imposteur colonial monde dit « arabe ».
-La langue arabe est une langue d ‘avilissement des imazighénes et des kabyles en particulier qui les efface ,en tant que peuples amazighs en tant que pays amazighs,et en tant que kabyles ,du concert des nations du monde ,comme les anglosaxons et les espagnoles ont effacés ,anéantis les peuples indiens d amériques
-La langue coloniale arabe est la langue qui est entrain de faire DISPARAïTRE ,COMME ETHNIE HUMAINE ,AVEC LEUR TERRES TAMAZGHA ,LES IMAZIGHENES ,comme ces éspèces d’êtres vivants qui ont disparu de la terre
-La langue arabe est l ‘outil pervers de l’ envahisseur arabe pour faire enlever SON NORD à l’afrique ET LA MUTER EN UNE TERRE ORIENTALE COLONIALE DE L ENVAHISSEUR ARABE.
Ainsi l’afrique du nord ou TAMAZGHA ,tafriqt(terme amazighokabyle donné à ce continent) est mutée colonialement en MAGHREB dit arabe ,pour le compte colonial de l imposteur monde dit « arabe »
Les « soumis » imazighénes et les kabyles en particulier en se laissant « arabiser » sont complices,par leur défaitisme passé et présent,par leurs lâchetés et leurs renoncements à vivre LIBRES , en faisant allégeance au panarabisme colonial,en tamazgha occidentale,maroc,par exemple,les imazighénes sont soumis à cette allégeance ,moubayaaa,tous les ans ,dans des gestes humiliants de prosternation devant leurs maîtres coloniaux des tenants du pouvoir arabomusulman marocain,la monarchie arabe marocaine,complices passifs ,tels leurs aieux défaitistes ,depuis le 7é siécle , du drame arabe colonial qui les colonise ,leur fait subir une mutation en sujets »servils « du panarabisme et qui les déposséde de leurs terres TAMAZGHA et de leurs terres kabyles en particulier pour les transformer en terre du maghreb dit arabe!
Je confirme que le terme « anglais » désignait les Kabyles en general. Pour cela, il suffisait que vous parlez kabyle devant eux a Alger, pour avoir le doit a cette appellation. Moi j’ai vécu a Alger surtout, où la haine du Kabyle dépassait largement celui des pieds noirs au temps des colons. Enfin, nos ainés ont fait l’erreur fatale de sous estimer la force des Arabophones, car idéologie avait était planté et essaimée depuis des siècles. Et les Kabyles toujours comme des moutons continuent de croire vivre ensemble avec les Arabes algériens? Bessaoud écrivait dans son livre : « ceux qui ne parlait pas leuyr idiome se faisaient traiter d anglais, comme si être un Anglais était synonyme de déchéance ».
l’Afrique du nord à toujours était au centre de toutes les convoitises. , depuis des millénaires. Et l’algérie qui se positionne entre ces deux rives , l’Afrique du nord , et l’Europe ( l’Occident ) .et l’orient elle se situe à l’épicentre de cette plate -forme qui regroupe plusieurs pays . de par sa position géographique et stratégique , elle subis tout les courants d’airs ainsi que les influences culturelles linguistiques et religieuses qui s’entremêlent . pour avoir la main mise sur ce plateau de la méditerranée . donc l’histoire des berbères ( Amazighe ) ne date pas du 19 ou du 20 ème Siècle .il faut pioché au plu-profond . je pense que les architectes de la pensée humaines ont longtemps travaillaient sur ce sujet pour mortifié ces peuples . Mais le temps pour ne pas dire des Siècles commence a mettre fins ,à toutes leurs idéologies inondantes et mensongère , car une pomme n’a jamais poussée entre-coupé en deux sur sa branche . Le constat qui est-entrain de se faire aujour’d’hui il est passais à l’étude par ses propres victimes . les autochtones de cette partie nord africaine . et la Kabylie en particulier est au Cœur de ce sujet voyons ce que l’algérie a vécu durant la décennie noir . a vrais dire les revendications qui ont étaient faites à ces moments là n’étaient pas sur le calendrier et dans l’ordre du jour des amazighes nôtres revendication c’est de vivre sainement dans son véritable cadre. l’identité la culture la démocratie . et reconstituer cette pièce manquante dans le moteur économique culturel et sociale qui dois refaire surface et faire partis dans ce monde . les répercussions de cette tragédie d’une identité confisquée et falsifié ont déstabilisé tout le continent africain regarder ce qui se passe dans divers pays voisins ou lointain et vous constaterais que les problèmes politiques que vivent ces pays ne sont pas d’actualité avec nôtres époque . c’est a dire d’aujourd’hui c’est des conflits du moyen-age . j’espère que les architectes de ce bâtit se rendront compte qu’ils Travaillent et contribuent pour leurs propres perte car l’avenir incitera a ce que chacun dois revoir son positionnement pour ne pas subsistais a la solde des autres …! L’épine-soigneuse