Luttes d’existence et servitude volontaire

6
449

Contribution (Lwennas Ajennad )  L’histoire récente de la KABYLIE est marquée, depuis au moins 1963 , par un acharnement de l’état colonial algérien en adoptant la politique de la terre brûlée.
L’instrument idéologique de cet état colonial est plus que travaillé par les « penseurs » panarabistes d’où la difficulté du peuple kabyle après une guerre atroce de voir plus clair et poser les bonnes questions  de son existence en tant qu’entité viable et vivable assurant une stabilité pérenne à ses enfants .

En effet, l’implication de tout le peuple kabyle dans le combat de décolonisation contre le colonialisme français l’a conduit jusqu’à faire des concessions sur son existence même. Le pragmatisme de l’ennemi et la nativité des nôtres étaient deux paramètres décisifs dans le façonnage de la société kabyle dans le processus de sa normalisation pour qu’ensuite la dompter définitivement.

Certes que l’état colonial algérien a réussi un énorme travail en s’appuyant sur son école , école d’endoctrinement au lieu d’une école transmettant du savoir, son administration qui a créée des inégalités sociales en faisant participer une frange de la société kabyle à cette bureaucratie pour servir ses propres intérêts au dépend ,bien évidemment, d’un peuple kabyle à la recherche d’une forme de consolidation de ses rangs pour un éventuel projet de Libération et de Liberté .

Etienne de la Boétie dans son célèbre ouvrage paru en 1549 «  le discours de la servitude volontaire »  appelé aussi LE CONTR’UN, qui est à mon sens un texte politique essentiel que devront lire et comprendre tous nos militants,  posa la question : Pourquoi un seul peut gouverner un million, alors qu’il suffirait à ce million de dire non pour que le gouvernement disparaisse ?

Ainsi donc cette question de la  légitimité de toute autorité sur une population ne pourrait exister que si une partie de la population propose ses services au tyran ; le peuple kabyle est comme tous les peuples de part le monde a ses vermines qui se rabaissent pour servir l’ennemi juré de leur propre KABYLIE.

Néanmoins, les motivations des uns et des autres différent superficiellement mais dans le fond elles se rejoignent et s’accordent sur le même diapason pour mettre à genoux cette KABYLIE harmonieuse avec son environnement immédiat et au-delà. Elle est restée résistante et débout à toute tentative d’assimilation et de dissolution dans un moule incompatible à ses fondamentaux et idéaux avec comme socle solide et inaltérable reposant sur la Liberté et l’intelligence humaine de ses enfants.

Ce fond d’opportunisme pour avoir quelques privilèges est devenu comme une obsession chez ces serviteurs au point de perdre ce qu’est de plus cher chez un KABYLE à savoir sa dignité et son bon sens.

La peur les hante tout le temps là où ils vont ils doivent être protégés par l’instrument militaire du tyran, si ce n’est pas ça ils sont dans l’obligation de payer très cher pour un petit moment de quiétude et de sécurité. Il faut se mettre dans la peau de ces serviteurs, même zélés par moment, pour ressentir leur peur au quotidien et savoir à quel point on pourrait se détester et haïr son existence parce qu’ils savent pertinemment que leur moment d’aisance ne dure que le temps d’une hibernation d’un peuple qui a  montrer à maintes fois qu’il pourrait être plus que redoutable pour arracher sa LIBERTÉ .

Dans l’allégorie de la caverne de Platon du livre VII de la RÉPUBLIQUE, il proposait le cheminement de l’ignorance vers la connaissance totale avec les étapes correspondantes à chaque stade .

L’intérieur et l’extérieur de la caverne correspondent respectivement au monde sensible (matériel) et intelligible ; le premier représente l’illusion/apparence où germe l’opinion pour qu’ensuite mûrir en conviction mais on reste toujours dans le monde sensible et donc dans la caverne.
Par contre , en sortant de la caverne on est dans la pensée et les sciences hypothétiques mais toujours dans le sensible , une fois l’intellect accède aux idées elle ou sciences dialectiques d’après Platon l’ultime stade de la connaissance totale (vraie) est atteint.

Ce rappel de cette allégorie de la caverne de Platon est un message pour mes camarades souverainistes dans l’objectif principal d’appuyer et confirmer qu’on est sur le bon chemin. Vous êtes ce prisonnier libéré de la caverne devenu philosophe avec une réflexion dialectique ayant pour mission de libérer l’ensemble de vos concitoyens kabyles en leur montrant ce cheminement vers la connaissance totale et en finir avec l’illusion et la servitude.

Lwennas Ajennad 

6 Commentaires

  1. Il n’existe nulle part de peuple uni. Ce sont toujours des minorités qui mènent le troupeau. Le peuple ne réfléchit pas, il n’a pas de cerveau, il suit le berger. En ce qui nous concerne, l’enjeu consiste à rassembler le maximum de têtes parmi ce troupeau dispersé. C ce qui se passe sur le terrain entre les militants du MAK et les kds du pouvoir. C’est un combat entre la dignité et le déshonneur. Les premiers cherchent à récupérer les têtes égarés, les seconds tentent de les rabattre dans le camp de l’ennemi. Et comme tout naturellement le déshonneur ne peut pas vaincre, la dignité l’emportera haut la main.

    • Toutes les grandes révolutions dans le monde sont à l’origine le fait de minorités éclairées.Elles constituent l’avant-garde de la société.Il est illusoire de croire que tous les kabyles adhéreront au projet libérateur de la nation kabyle.Mais les kabyles SDF politiques n’oseront jamais s’opposer aux partisans d’une Kabylie libre.C’est l’effet d’entrainement et d’enchaînement qui fait qu’à un moment donné,un courant politique s’impose par sa vision objective et la cohérence de son discours.Nos adversaires ne pourront jamais mobiliser à contre courant de l’histoire avec comme slogan: »Non à la libération de la Kabylie ».Imaginez le ridicule et la bassesse d’une telle attitude aux yeux du peuple kabyle !

  2. la manière dont le systéme militaro-algérien place ses présidents au pouvoir (élections truquées et répression), ce n’est jamais son bon gouvernement qui explique sa domination et le fait que celle-ci perdure. les larbins qui servent ce systéme ont plutôt tendance à se distinguer par leur impéritie. Plus que la peur de la sanction, c’est d’abord l’habitude qu’a le peuple de la servitude qui explique que la domination du maître perdure. Ensuite viennent la religion l islam et les superstitions. Mais ces deux moyens ne permettent de dominer que les ignorants. Vient le « secret de toute domination » : faire participer les dominés à leur domination. Ainsi, le président jette des miettes aux courtisans et aux larbins . Si le peuple est contraint d’obéir, les courtisans et les larbins ne doivent pas se contenter d’obéir mais doivent aussi devancer les désirs du systéme et de son président . Aussi, ils sont encore moins libres que le peuple lui-même, et choisissent volontairement la servitude. Ainsi s’instaure une pyramide du pouvoir : le systéme et le président en dominent cinq, qui en dominent cent, qui eux-mêmes en dominent mille… Cette pyramide s’effondre dès lors que les courtisans cessent de se donner corps et âme au systéme et à son président . Alors celui-ci perd tout pouvoir acquis.

  3. « L’habitude nous apprend à servir et à avaler, sans le trouver amer, le venin de la servitude.
    Et pourtant le tyran, seul, il n’est pas besoin de le combattre, il n’est pas besoin de le vaincre. Il s’abat de lui même pourvu que le pays ne consente pas à le servir. Il ne faut rien lui enlever, mais juste rien ne lui donner » .
    « Soyez résolus de ne plus servir et vous voila libre » Etienne De La Boëtie. 1530/1563
    Ce discours de raison,de révolte et d’insoumission qui date de plus de cinq siècles, est toujours d’actualité. Tous nos amis et frères Kabyles épris de liberté devraient vraiment lire ce discours et l’appliquer comme une ligne de conduite dans leur vie de tous les jours. Il traduit exactement l’organisation sociale, la pensée Kabyle et l’amour farouche de la liberté qui a conduit notre peuple depuis des millénaires.
    Quant à l’allégorie de la caverne elle peut être traduite par le dicton populaire qui dit lâcher la proie pour son ombre, elle peut traduire l’aliénation de l’esprit qui porte à faire croire par exemple à un peuple à travers la religion qu’il est de descendance Arabe, alors que c’est faux. On traduit notre identité à travers une croyance qui, elle, est très loin de la réalité objective. D’ailleurs K. Yacine l’a bien identifié en disant  » l’aliénation la plus profonde ce n’est pas de se croire Français mais de se croire arabe. Or il n’y’a pas de race arabe, ni de nation arabe, il y’a la langue arabe, la langue du coran dont les dirigeants se servent pour masquer au peuple sa propre identité »

  4. Quand on a foi en la liberté, on n’a aucune autre foi. Celui qui ne croit pas être né pour vivre libre est un aliéné. Celui qui ne défend pas sa liberté est un esclave. Un individu ne possède qu’une seule identité, jamais deux. Celui qui choisit une identité autre que la sienne propre perd ses repères. Qui perd ses repères devient un sujet et non un citoyen à part entière. Ces quelques valeurs, le système algérien basé sur la falsification ne les enseignera jamais dans ses écoles.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici