CULTURE (Tamurt) – Le célèbre comédien kabyle, originaire d’Azeffoun, a déclaré à Radio-Tizi-Ouzou qu’il avait interpellé personnellement Kasdi Merbah (responsable de la Sécurité militaire-SM) sur l’interdiction injuste qui frappait l’un des plus grands chanteurs kabyles à l’époque. Kasdi Merbah était le premier responsable de la redoutable Sécurité militaire (SM), faut-il le rappeler.
Et c’est à ce titre que Mohamed Hilmi dit l’avoir interpellé sur le fait que Slimane Azem, qui était à l’époque le chanteur le plus écouté et le plus aimé par tous les kabyles, était interdit aussi bien de l’antenne de la radio kabyle (chaine II) que de se produire sur scène. En fait, depuis l’indépendance de l’Algérie, en 1962, Slimane Azem ne s’est jamais produit sur scène et ses chansons ont toujours été censurées à la radio chaine II (lui et Matoub Lounes). Ce n’est qu’après les événements d’octobre 1988 que ces deux artistes, bannis par le pouvoir dictatorial algérien, ont été enfin autorisés sur les ondes de la chaîne deux. Le comédien Mohamed Hilmi a affirmé que Kasdi Merbah, N°1 de la SM, devenu, plus tard, le DRS (Département du Renseignement et de la Sécurité) lui a répondu le lendemain après avoir « consulté les dossiers » qu’aucun document de la SM ne stipulait que Slimane Azem était interdit en Algérie, ni d’antenne ni sur scène. Le même Kasdi Merbah, aurait d’après Mohamed Hilmi, interrogé le Boss de la police à l’époque, en l’occurrence El Hadi Khediri. Ce dernier a, à son tour, infirmé l’existence d’une quelconque mesure visant à interdire le pilier Slimane Azem. « Je suis alors allé voir personnellement le secrétaire général du FLN à l’époque, à savoir Chérif Messadia. Lui aussi m’a parlé de l’inexistence d’une quelconque mesure discriminatoire de censure contre Slimane Azem », a ajouté Mohamed Hilmi, qui a été longuement interviewé par le journaliste Arezki Azzouz, également directeur de Radio Tizi-Ouzou.
Selon le même comédien, la SM, la police et le FLN étaient les trois segments qui pouvaient être à l’origine d’une telle mesure. Puisque les responsables de ces trois appareils du pouvoir algérien avaient infirmé que Slimane Azem faisait l’objet d’une décision de censure, qui est alors à l’origine de l’injustice qui s’est abattu sur Slimane Azem tout au long de sa vie ? Pour l’instant, la question reste posée même s’il y a ça et là des bribes de réponses. Un jour, on saura sans doute qui est derrière cette infamie.
Tahar Khellaf pour Tamurt
Kasdi Merbah était un seigneur. Paix à son âme.