ALGERIE (Tamurt) – Apparemment, le fait que la femme de l’ambassadeur américain à Alger, habillée en kabyle lors de sa visite au complexe industriel Cevital avec son mari, reçus par Rebrab le patron du groupe, a donné de l’urticaire aux autorités algériennes. Avec 20 000 employés, 4 milliards $ de chiffre d’affaire, des usines partout en Algérie, le leader africain de l’agroalimentaire fait peur à la caste d’Oujda qui a décidé de le détruire. Un document confidentiel publié par TSA montre que le chef de la capitainerie algérienne a intimé l’ordre aux compagnies maritimes internationales de ne pas transporter le matériel de CEVITAL. Selon Liberté, les « équipements de Cevital destinés à la trituration ont été récupérés après avoir été dédouanés réglementairement.
Obéissant à des instructions occultes, la direction du port a repris, de nuit, des équipements importés par Cevital, dédouanés et sortis de l’enceinte portuaire en toute légalité » et le directeur de la douane a été muté selon le journal Algérie Focus. » La décision prise concernant ce dernier serait liée, selon le quotidien francophone « El Watan », à l’affaire de l’usine de trituration de graines oléagineuses de Cevital, bloquée depuis plus d’une année. La publication a révélée, à cet effet, qu’ « un navire transportant des équipements destinés à l’usine de trituration de graines oléagineuses a été traité au port de Skikda le plus normalement du monde ». Le dédouanement a été effectué le 9 juillet dernier. Cevital a alors pris possession de ses équipements pour les acheminer vers Bejaia. Mais, à la dernière minute, « un coup de fil d’en haut a donné l’ordre de récupérer sur-le-champ les équipements dédouanés », ajoute-t-on de même source. Des douaniers « armés » se sont présentés donc au dépôt où étaient entreposés les équipements pour les réacheminer vers le port de Skikda.
Finalement, le dédouanement a couté son poste au directeur de la Douane de cette wilaya qui a été aussitôt muté ». Quand il s’agit d’importation de cocaïne, avec l’implication de ministres et de juges, on a fait semblant de limoger des responsables sans que justice soit faite. Quand il s’agit de montage de véhicules en dehors de toute réglementation, aucune poursuite n’a été enclenchée et quand il s’agit de véritable « production nationale », de création de richesse et d’emploi, et surtout de renommée internationale, l’Algérie officielle ne lésine pas sur les moyens pour détruire une entreprise et abattre un entrepreneur respecté dans le monde entier.
Il est évident que les raisons de ces blocages ne sont pas d’ordre économique ou juridique. Elles sont clairement politiques, voire régionalistes et idéologiques. Issaad Rebrab, le patron kabyle de Cevital est clairement visé car il est kabyle, et il a dénoncé à plusieurs reprises les blocages qu’il subit à cause de son « identité » et surtout de son refus de cautionner les malversations au sommet de l’État algérien.
En Algérie, il ne faut pas briller en dehors du cercles corrompus de l’oligarchie, surtout pas qu’on est kabyle. Et pourtant, Cevital crée de l’emploi partout en Algérie, et non seulement en Kabylie !
A. Mekdam